Chronique des matières premières

Une mine à charbon verra le jour au Royaume-Uni

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Le Royaume-Uni a approuvé cette semaine un projet de mine de charbon, le premier de ce type en 30 ans. Une annonce qui a suscité la colère des écologistes et des scientifiques. 

Un panneau de fermeture à l'extérieur du Haig Colliery Mining Museum, près du site de la future nouvelle mine de charbon, à côté de la ville de Whitehaven dans le nord-ouest de l'Angleterre.
Un panneau de fermeture à l'extérieur du Haig Colliery Mining Museum, près du site de la future nouvelle mine de charbon, à côté de la ville de Whitehaven dans le nord-ouest de l'Angleterre. © Jon Super / AP
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« Il vaut mieux produire le charbon dans le pays que l’importer ». C’est ainsi que le gouvernement britannique justifie la validation de ce projet. En effet, la crise énergétique provoquée par la guerre menée en Ukraine par la Russie a fait flamber les cours du charbon. La mine en question va produire du charbon métallurgique qui sera uniquement utilisé pour la production d’acier. Environ 20% de ce charbon sera consommé par les aciéries britanniques, le reste va être exporté vers l’Europe, dont la sidérurgie dépend encore très largement de ce minerai.

La mine souterraine est située dans le comté de Cumbrie, au nord-ouest de l'Angleterre. Elle vise une capacité de production d’environ 2,7 millions de tonnes par an avec à la clé 500 emplois d’ici cinq ans.

Un projet qui s'inscrit à contre-courant de la politique écologique européenne 

Écologistes et scientifiques au Royaume-Uni sont vent debout contre ce projet. Ils estiment qu’il va à l’encontre des engagements climatiques du Royaume-Uni, à savoir réduire de 78% ses émissions de CO2 d’ici 2035 par rapport à leur niveau de 1990. D’autant que les sidérurgies européennes se tournent aujourd’hui vers l’hydrogène vert pour produire de l’acier.

Le Royaume-Uni a beaucoup de mal à se défaire de son charbon, ce combustible ayant marqué l’histoire du pays. C’était l'une des activités industrielles les plus importantes au début du siècle dernier. Le secteur a employé jusqu’à 1 200 000 personnes.

La dernière mine souterraine en Grande-Bretagne a fermé en 2015 faute de compétitivité, marquant ainsi la fin d’une époque. Le charbon thermique produit était plus cher que celui importé. Mais la guerre en Ukraine a rebattu les cartes.

À lire aussi : Crise énergétique : le retour en force du charbon

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