Un peu plus de 100 pays restent dépendants de leurs exportations de matières premières, selon un rapport de l'ONU
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À quel point les pays sont-ils dépendants de leurs matières premières ? Et certains arrivent-ils à se diversifier pour être moins vulnérables ? Un rapport intitulé « State of Commodity Dependence 2025 » publié cet été par la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) passe en revue le degré de dépendance de chaque État.

Selon la définition choisie par l'ONU, une économie est considérée comme dépendante aux matières premières quand plus de 60% de ses exportations repose sur des produits non transformés, qu'il s'agisse de pétrole, coton ou de cuivre. Le premier enseignement du rapport « State of Commodity Dependence 2025 » est qu'entre 2014 et 2023 - la période étudiée -, le nombre de pays qui y restent dépendants n'a guère évolué, soit 103 contre 106. Cette dépendance reste même supérieure à 80% pour un peu plus de 70 pays situés pour la plupart en Amérique du Sud et en Afrique, le continent qui arrive en tête : 46 pays sur 54 y sont tributaires du commerce de leurs matières premières, selon les chiffres arrêtés en 2023.
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Une forte dépendance aux minerais en Afrique
Une vingtaine de pays africains sont, eux, considérés comme dépendants, voire très dépendants, de leur sous-sol. Parmi eux, la République démocratique du Congo, avec ses exportations de cuivre et son cobalt, le Mali, producteur d'or, ou encore le Botswana, dont l'économie repose sur l'extraction du diamant.
Les pays africains dépendants de leurs matières premières agricoles sont moins nombreux : ils sont 15, même si ces dernières années l'agriculture a pris de plus en plus de place dans le portefeuille des exportations du continent. En moyenne, le secteur représentait en 2023 19% des exportations des pays africains contre 13% en 2014. Ce chiffre cache toutefois de grandes disparités. Parmi les États dont l'économie est hautement tributaire du commerce de produits agricoles figurent la Côte d'Ivoire, pays exportateur de cacao, d'hévéa et de noix de cajou ; le Bénin, exportateur de coton ; l'Éthiopie pour son café et le Kenya pour le thé.
Si moins de pays africains restent dépendants de leurs produits énergétiques, leur nombre reste cependant élevé : ils sont 11 au compteur de la CNUCED.
Dépendance dangereuse
La CNUCED pointe ces dépendances parce qu'elles rendent les pays concernés vulnérables à la volatilité des prix mondiaux sur lesquels ils n'ont aucune prise. Entre 2021 et 2023 par exemple, l'une des périodes étudiées par l'ONU, les cours du pétrole ont baissé en moyenne de 20%, chute qui a été un coup dur notamment pour l'Algérie, l'Angola et le Nigeria, trois pays dont le budget repose sur la rente pétrolière.
Les deux tiers des pays en développement sont aujourd'hui jugés dépendants à leurs exportations de matières premières et donc fragilisés. D'où l'urgence pour eux, rappelle le rapport onusien, de mettre l'accent sur la transformation de leur richesse localement pour créer de la valeur.
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