Coton: la dernière campagne marquée par une chute des subventions
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En dix ans, le coton n'a jamais été aussi peu subventionné que lors de la dernière campagne. Si les États ont moins soutenu le secteur cotonnier, c'est parce que les prix ont atteint des sommets.

Plus le coton est vendu cher, moins il a tendance à être subventionné. Cette corrélation a été observée depuis des années par le Comité consultatif international du coton (Icac). Et la dernière campagne en est encore la parfaite illustration. En 2021/2022, les aides à la filière (3,5 milliards de dollars) ont chuté de plus de 55% par rapport à l'année précédente (8,3 milliards de dollars), soit leur plus bas niveau en dix ans. Et ce n'est pas un hasard, puisque l'année 2021/2022 est celle aussi où les prix ont atteint leur plus haut sommet depuis 2011.
Les aides ont dégringolé en Chine
Les aides à la filière coton concernent les deux tiers des pays producteurs et prennent des formes très variables : aide à la production, soutien des prix au producteur, ou encore mesures de protection aux frontières comme en Chine. L'Empire du milieu est d'ailleurs le pays où la baisse a été la plus drastique, en raison des prix internationaux très élevés, qui ne menaçaient plus les prix intérieurs.
En Afrique, les subventions prennent essentiellement la forme d'aide aux achats d'intrants ou de semences. Et comme le prix des engrais a augmenté plus que celui du coton, les subventions ont globalement été maintenues, sauf rares exceptions.
Des aides très variables en Afrique
Au Burkina Faso, l'aide moyenne par livre de fibre produite a chuté de moitié, selon le rapport du Comité consultatif international du coton. Au Mali, elle a été divisée par dix. Cette chute des subventions ne devrait pas avoir d'impact sur l'étendue des surfaces cultivées qui sont généralement surtout liées au différentiel de prix entre le coton et les autres cultures.
Mais la campagne qui débute s’annonce tout de même très difficile. Les difficultés d'approvisionnement en engrais de plusieurs pays et les ravages causés par le Jacyd, un insecte qui sévit en d'Afrique de l'Ouest, devraient engendrer des baisses de rendement ainsi que de lourdes pertes. De quoi fragiliser les producteurs qui comptent particulièrement cette année sur un soutien accru de leur gouvernement respectif.
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