Chronique des matières premières

Chine: le Covid-19 fait flamber le prix du citron

Publié le :

La levée des restrictions sanitaires et la flambée des contaminations au Covid-19 en Chine ont un impact sur le prix du citron, considéré comme un stimulant naturel de l’immunité. 

Récolte de citrons dans le village de Luzi à Neijiang, dans la province chinoise du Sichuan (image d'illustration).
Récolte de citrons dans le village de Luzi à Neijiang, dans la province chinoise du Sichuan (image d'illustration). © Huang Zhenghua / VCG / Getty Images
Publicité

De notre correspondant à Pékin, 

Les agrumes – citrons, oranges –, mais aussi des fruits comme les poires et les pêches, partent très vite ces jours-ci en Chine. Pour leur teneur en vitamine C, ou simplement parce qu’ils sont considérés comme des boosters d’énergie, leurs prix s’envolent par temps de Covid-19. Le « marché est en feu », confiait récemment à l'agence Bloomberg un agriculteur du Sichuan, la province du sud-ouest chinois, où sont produits 70% des citrons made in China. À l’arrivée, chez le marchand de fruits, en face de l’hôpital Chaoyang à Pékin, cela donne des prix multipliés par deux depuis la fin soudaine de la politique de prévention et de contrôle de l’épidémie : 9 yuans – un peu plus de 1,20 euro – les deux citrons emballés.

Les prix pourraient être encore plus élevés selon le commerçant. « Ne vous plaignez pas, avant, c'était 1,80 euro les deux ! Le prix du citron a augmenté plusieurs fois avec l’épidémie. L'eau chaude au citron, c’est tendance en ce moment. Cette inflation vaut d’ailleurs pour les fruits en général. Prenez les poires, elles ont aussi beaucoup augmenté ces derniers temps. Cette hausse des prix devrait continuer pour les vacances de la fête du printemps », affirme-t-il.     

Les vacances du Nouvel An lunaire devraient entretenir l’inflation pour les remèdes de grand-mèrescomme les pêches au sirop, les poires à la vapeur au miel, le jus de citron, mais aussi les baies, les décoctions de myrtilles, fraises, mûres, groseilles, riches en antioxydants. Sans oublier la star du moment : le gingembre en bouillon. L’ail, quant à lui, aurait des vertus contre la toux et le rhume. Mais attention, la hausse du prix de l’ail n’est pas liée seulement à une augmentation de la demande sur le marché, mais surtout aux contrats à terme. C'est ce qu'affirme Li Sheng, expert du Pioneer Garlic Group, dans la province du Shandong sur la côte-est chinoise :      

La demande sur le marché n’est pas encore assez importante, c’est la baisse des contrats à terme qui a joué. Bien sûr, la levée des mesures sanitaires contribue à fluidifier les transports et la logistique. En même temps, les gens ont peur d’être infectés et les restaurants sont encore loin d’être pleins. En fait, c'est grâce aux exportations que le prix de l’ail reste élevé. Si nos exportations retombent, les prix baisseront.

La Chine représente la moitié des exportations d’ail dans le monde. Pour le citron, en revanche, elle dépend en partie des importations, notamment d’Afrique du Sud. La levée brutale des restrictions a pris beaucoup de Chinois au dépourvu. Elle a déclenché des achats de panique avec des pénuries de cachets contre la douleur et la fièvre, mais aussi dans certains rayons. Les citrons frais, censés soulager les symptômes légers de la pneumonie virale, viennent à manquer. 

► À lire aussi : Chine : les urgences de Pékin débordées face à la flambée des cas de Covid-19

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Voir les autres épisodes