Chronique des matières premières

Maurice: la filière cannière relève la tête

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Le sucre mauricien qui relève la tête après plusieurs années difficiles. Sur l’île Maurice, la filière cannière sujette aux fluctuations des prix sur le marché du sucre européen tente de diversifier ses débouchés.

Une récolte de canne à sucre.
Une récolte de canne à sucre. © CC0 Pixabay/Contributeur
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La baisse de production sucrière en Europe causée par la crise énergétique profite à la filière cannière mauricienne. La conjoncture est favorable avec des prix moyens sur le marché européen autour de 700 euros la tonne. Mais cela ne durera pas éternellement, les industriels mauriciens le savent bien. Le prix du sucre est très volatil et les investissements à moyen et long terme sont devenus compliqués. 

Alors l’industrie cannière tente de se déconnecter le plus possible de ce prix du sucre. Premièrement en valorisant les sous-produits comme la bagasse de canne qui, en brûlant, permet de fournir de l’énergie. Et puis en se focalisant sur les produits à fortes valeurs ajoutées comme les sucres spéciaux qui font désormais la renommée de l’île Maurice, leurs volumes de production ont considérablement augmenté ces dernières années.

Un sucre exporté dans 55 pays

Trois nouvelles variétés de sucre spéciales ont récemment vu le jour. Objectif de l’industrie cannière : répondre aux besoins spécifiques des clients en innovant. L’île exporte ses sucres spéciaux dans 55 pays et si l’Europe absorbe toujours la moitié de la production mauricienne, Port-Louis se tourne de plus en plus vers d’autres régions du monde.

Un accord de libre-échange a été signé avec la Chine pour à terme l’exportation de 50 000 tonnes de sucre spécial et en 2021, c’est un accord avec l’Inde également qui donne accès au textile, au rhum et aux sucres spéciaux mauriciens sur le marché indien sans droits de douane

Mais l’Île fait face à plusieurs problèmes. La production décline d’année en année. Des rendements plus faibles, dus aux changements climatiques, épisodes de sécheresse ou crues subites qui abîment les sols. Il y a également un recul des surfaces de canne à sucre. Les petits planteurs ne trouvant plus de rentabilité se tournent de plus en plus vers d’autres cultures ou laissent tout simplement en friche leurs ancestraux champs de canne.

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