Chronique des matières premières

Dattes Medjool: trésor palestinien sous occupation

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C’est l’un des piliers de l’économie agricole palestinienne : la production de dattes. Les fameuses dattes Medjool font la fierté des Palestiniens. Cette variété est considérée comme la plus raffinée. Elle est aussi bien destinée au marché local, qu’à l’export. Mais le secteur fait face à de nombreux défis : le manque d’eau et de main d’œuvre qualifiée, notamment. Le tout sur fond d’occupation israélienne.

Les palmeraies palestiniennes pourraient produire quelque 17 à 20 000 tonnes de dattes cette année, selon les prévisions des professionnels du secteur.
Les palmeraies palestiniennes pourraient produire quelque 17 à 20 000 tonnes de dattes cette année, selon les prévisions des professionnels du secteur. © Wikimedia commons CC BY SA 4.0 ORGANIChouse
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De notre correspondant à Jérusalem,

Dans les Territoires palestiniens, les dattes Medjool, bénéficient d’un climat particulier. Les palmeraies se trouvent principalement dans la vallée du Jourdain, et surtout dans la région de Jéricho, ville la plus basse du monde. -270m sous le niveau de la mer. À cette altitude négative, le pourcentage d’oxygène est élevé. Cela donne une saveur et une couleur unique au fruit. L’arbre s’adapte à tous types de sols, y compris les sols salins. Le tout est de l’irriguer suffisamment. Au minimum 200 litres d’eau par semaine, et par palmier.

Et c’est là le principal problème auquel font face les producteurs palestiniens : le manque d’eau. Sous occupation, ils ont besoin du feu vert d’Israël, pour creuser des puits. Et se heurtent au refus catégorique de l’État hébreu, explique Khader Zawahreh, à la tête de l’une des principales exploitations du pays.

Autre difficulté : la rareté de la main d’œuvre qualifiée. Les travailleurs palestiniens préfèrent souvent être embauchés par des colons, quel que soit le secteur, mettant de côté la question de l’occupation. Le niveau de vie étant plus élevé en Israël, les salaires y sont plus intéressants.

Pour une consommation destinée en grande majorité à l'étranger

Malgré cela, les palmeraies palestiniennes pourraient produire quelque 17 à 20 000 tonnes cette année, selon les prévisions des professionnels du secteur. La récolte débutera à la fin de l’été. 20% de la production est consommée localement. 80%, part à l’export.

Mais là aussi, les producteurs palestiniens font face à des difficultés. Des surcoûts engendrés par l’occupation. Israël, qui contrôle les frontières palestiniennes, impose des procédures contraignantes, facturées, comme l’inspection des marchandises palestiniennes, pour des raisons de sécurité. Cela entraîne des frais supplémentaires, auxquels ne sont pas soumis les producteurs israéliens. En fin de chaîne, les surcoûts logistiques ont un impact sur le prix des dattes palestiniennes. « Une concurrence déloyale », dénonce Khader Zawahreh, qui parvient tout de même à exporter ses dattes vers 37 pays.

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