L’objectif du Sénégal: l’autosuffisance dans la filière de la banane
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Le Sénégal vise l’autosuffisance en bananes en 2024. La production est en augmentation dans le pays, qui doit encore gagner en compétitivité.

Il est parfois surnommé « le roi de la banane » au Sénégal : Mamadou Oumar Sall, dans le secteur depuis 25 ans, est à la tête de Yellitaare. Aujourd’hui, « 66% de la production nationale provient de ses plantations », affirme Yaya Sall, directeur administratif et financier de l’entreprise, qui met en avant les « 2 800 producteurs intégrés » dans les régions de Tambacounda au sud-est du pays, et de Kolda en Casamance. Le groupe, pionnier, croit à l’autosuffisance.
Depuis 5 ans, « le Sénégal produit en moyenne 36 000 tonnes de bananes par an » explique le Dr Macoumba Diouf, directeur de l’horticulture, et « les besoins sont estimés à 50 000 tonnes. Il y a tout ce qu’il faut pour les atteindre, poursuit-il, les superficies, l’eau, le climat : tout est là ».
« Le principal problème : la qualité »
Mais sur les marchés de Dakar, on trouve le plus souvent de la banane importée, essentiellement de Côte d’Ivoire, plus appréciée des consommateurs. Pourquoi ? « Le principal problème de la banane sénégalaise reste la qualité » estime l’agroéconomiste Constantino Diatta. À côté d’un groupe comme Yellitaare, « la grande majorité des exploitations sont familiales, et elles manquent de moyens, explique-t-il outils de récolte traditionnels, difficultés de stockage, de conservation ou encore de transport ». Selon Mr Diatta, « les pertes peuvent atteindre 25% de la production ».
Programme national de développement de la filière
« Les variétés cultivées au Sénégal sont les mêmes qu’en Côte d’Ivoire » affirme pourtant le Dr Macoumba Diouf. « Le maillon faible, c’est le transfert des régimes, du pied aux stations de conditionnement » : durant cette étape, la banane peut noircir, ce qui ne correspond pas aux normes du marché.
C’est notamment pour améliorer ce volet post-récolte qu’un programme national de développement de la filière est mis en œuvre depuis 5 ans, avec l’aménagement de 500 hectares de plantations.
Et après l’autosuffisance, le pays voit déjà plus loin, avec un objectif de production de 67 000 tonnes à l’horizon 2028. Le Sénégal pourrait alors se positionner sur l’export, espère le directeur de l’horticulture, « notamment sur le marché du bio ».
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