Chronique des matières premières

L'interdiction des exportations de blé indien devrait se maintenir

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Le gouvernement indien s’attend à une très bonne récolte de blé, mais il y a peu de chances qu’il autorise la reprise des exportations de cette céréale. À un an des élections législatives, il veut avant tout s’assurer que les prix restent bas dans le pays.

Un agriculteur récolte à la périphérie de Jammu, en Inde, le 24 avril 2023. L'agriculture est la principale source de nourriture, de revenus et d'emplois dans les zones rurales.
Un agriculteur récolte à la périphérie de Jammu, en Inde, le 24 avril 2023. L'agriculture est la principale source de nourriture, de revenus et d'emplois dans les zones rurales. AP - Channi Anand
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De notre correspondant à New Delhi

Dans les champs du nord de l’Inde, la récolte de blé se termine et le gouvernement respire : il n’y a pas eu de longue canicule cette saison, contrairement à l’année dernière, et New Delhi estime que la récolte sera exceptionnelle, à environ 112 millions de tonnes. En augmentation de 4% sur un an. Théoriquement, cela pourrait permettre la reprise des exportations de blé. Mais selon les observateurs du marché, il y a très peu de chances que cela arrive.

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Un énorme marché intérieur à fournir

D’abord, car ces estimations ne sont pas parfaites, et la récolte pourrait être bien moins importante. L’Inde aussi, a beau être le deuxième producteur de blé au monde, il est également le deuxième consommateur de cette céréale, qui est à la base de la confection des galettes de roti consommées dans tout le nord de l’Inde. Le gouvernement achète donc chaque année entre 20 et 40% de la récolte annuelle pour son programme alimentaire, qui fournit des denrées essentielles subventionnées à 700 millions de personnes. Cela laisse peu de blé pour les exportations : en 2021, année record, les exportations indiennes ne représentaient que 3% des ventes internationales.

Le blé, une denrée politique

L’année dernière, beaucoup se sont tournés vers l’Inde pour compenser la baisse des ventes de blé ukrainien, mais New Delhi a rapidement interdit les exportations, en mai, pour freiner la flambée des prix dans le pays. Seules quelques exceptions ont été permises depuis, pour des raisons humanitaires. Les tarifs sont redescendus en Inde, mais New Delhi ne devrait pas prendre de risque : le blé est une denrée politique, et à un an des élections législatives, il veut faire baisser l’inflation alimentaire, qui était à plus de 6% en avril. Toutefois, comme l’Inde est un petit exportateur, le maintien de cette interdiction ne devrait pas perturber les marchés internationaux.

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