Accord sur les céréales ukrainiennes, reconduction improbable
Publié le :
L'initiative céréalière de la mer Noire qui a permis l’évacuation de 30 millions de tonnes de denrées alimentaires ukrainiennes en un an arrive à expiration le 17 juillet. Moscou menace de ne pas la prolonger. Une éventualité prise au sérieux par les Nations unies et la Turquie, qui ont parrainé cet accord passé entre la Russie et l'Ukraine.
Les chances de reconduire l’accord pour une nouvelle période sont de plus en plus minces. D’abord, parce que les demandes de Moscou n’ont toujours pas été satisfaites.
Il s’agit notamment de la réintroduction dans le système de paiement international Swift de Rosselkhozbank, la banque agricole. L’Union européenne ne veut pour le moment pas en entendre parler. Et puis, il y a le pipeline qui permet à l’ammoniac russe d’être exporté et passe par l’Ukraine pour rejoindre le port d’Odessa. Il est à l'arrêt depuis février 2022 et a été partiellement détruit par une explosion début juin. Pour Moscou, sa remise en route fait partie de l’accord, mais pas pour Kiev.
Des ventes russes réorientées
L'autre raison qui laisse penser que le Kremlin pourrait ne pas reconduire l’accord, c’est qu’il n’y a plus vraiment intérêt, en tout cas, de moins en moins. Handicapés par la déconnexion du système Swift, les Russes ont décidé de réorienter leurs ventes vers quelques grands marchés. Leurs quatre principaux clients sont aujourd’hui la Chine, l’Inde, le Brésil et la Turquie.
Leurs exportations d’engrais ont aussi résisté depuis le début du conflit. Seule la vente de l’ammoniac est finalement perturbée. Mais la Russie construit une nouvelle infrastructure pour acheminer sa production depuis l’usine de Togliatti jusqu’au port de Taman, situé, lui aussi, sur la mer Noire. Elle devrait être opérationnelle d’ici à la fin de l’année
Moscou n'a donc pas d'intérêt majeur à maintenir le corridor ukrainien. Kiev anticipe déjà un échec des négociations et travaille sur des solutions alternatives pour exporter ses récoltes. Cela pourrait se faire grâce à l’augmentation du transit de céréales via le Danube et des ports secs installés aux frontières avec la Roumanie et la Pologne.
NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail
Je m'abonne