L'appétit de la Chine pour la viande s'accélère, selon un rapport de l'OCDE et de la FAO
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La Chine sera confrontée à un défi majeur dans les années à venir : nourrir sa population de 1,4 milliard d’habitants qui va consommer de plus en plus de viande, c’est ce que l’on peut lire dans le dernier rapport de l’OCDE et de la FAO sur les perspectives agricoles dans le monde entre 2023 et 2032.

La Chine est définitivement sortie de l’après Covid-19 et s’est montrée particulièrement résiliente malgré la hausse des prix, souligne l’OCDE et la FAO dans leur rapport (à consulter ici). L’urbanisation rapide devrait donc se poursuivre. Cela entraîne une consommation de plus en plus importante d’aliments transformés, de matières grasses et de sucre, mais aussi de viande. En Asie du Sud-Est, la consommation de viande va croître de 12 % d'ici à 2032 et c’est la Chine qui sera est à l’origine de cette hausse. Un chiffre qui contraste avec la consommation de céréales qui va stagner avec une progression de moins de 0,5%.
Le modèle agricole chinois d’ailleurs s’intensifie, pour preuve, cet immeuble de 26 étages inauguré l’an dernier où sont parqués 650 000 porcs destinés à la consommation. La Chine, qui produit toujours plus de la moitié de la viande de porc dans le monde, ne pourra pas répondre seule à cette demande croissante de sa population et va rester massivement dépendante des importations de viande bovine dans les prochaines années. Car cette urbanisation a une autre conséquence : la baisse de la surface agricole et la pollution des sols.
Une consommation de viande qui s'est démultipliée
Cette demande accrue de viande en Chine a aussi une autre conséquence. Les importations chinoises de soja ont atteint un niveau record malgré les difficultés logistiques liés à la pandémie. Ces importations vont repartir à la hausse, indique le rapport de l’OCDE et de la FAO. La Chine qui reconstitue petite à petit ses effectifs porcins après l’épisode de la peste porcine africaine qui ne semble pas encore tout à fait éradiqué. Et la production de viande porcine n’a pas encore tout à fait récupéré de cet épisode qui a touché plusieurs pays d’Asie du Sud-Est. La Chine, qui importe toujours plus d’un million de porcs par an, une viande très appréciée et qui est au centre de l’alimentation chinoise, le Brésil, l’Argentine et l’Uruguay, fournissent pour les trois quarts ce marché chinois de viande bovine.
Contrairement aux idées reçues donc, la consommation de viande dans le monde ne baisse pas malgré des effets reconnus sur l’environnement. Le bilan carbone de la consommation de viande est lourd et il représente, selon la FAO, près de 15 % des émissions de gaz à effet de serre. Pour autant, cette consommation devrait encore augmenter de 10 à 15 % d'ici à 2032, après avoir été multipliée par cinq au cours des 60 dernières années dans le monde. En Chine, la consommation de viande a presque été multipliée par 20 depuis 1960, et la Chine est de moins en moins autosuffisante d’un point de vue alimentaire.
Cela a de fortes répercussions à l’international, notamment sur les prix mondiaux qui sont dopés par les besoins de la Chine. Aujourd’hui, 70 % des importations chinoises visent à nourrir sa population avec 35 % consacrées aux animales et 37 % en aliments pour le bétail. Pour pallier cette dépendance, la Chine s’est lancé dans la recherche de technologies « disruptives » avec des substituts de viande ou d’autres technologies de culture de viande.
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