Chronique des matières premières

La Mongolie courtisée pour son sous-sol riche en minerais

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La Mongolie fait très rarement la Une de l’actualité, et pourtant ce vaste pays de l’Asie de l’est, est souvent qualifié de coffre-fort géologique. Orano, le spécialiste français du combustible nucléaire est en passe d’exploiter en Mongolie un des plus importants gisements d’uranium au monde.

Orano, le spécialiste français du combustible nucléaire est en passe d’exploiter un des plus importants gisements d’uranium au monde. (Image d'illustration)
Orano, le spécialiste français du combustible nucléaire est en passe d’exploiter un des plus importants gisements d’uranium au monde. (Image d'illustration) AP - Michel Euler
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La Mongolie est en effet riche en minerais : cuivre, terres rares, lithium ou encore de l’uranium, autant de matières premières nécessaires à la transition énergétique dont la demande mondiale ne cesse d’augmenter. Autre particularité : le sous-sol mongol est très peu exploité, ce qui fait de la Mongolie un pays stratégique qui suscite les convoitises des pays occidentaux en quête de ces matières premières. La France compte bien se positionner. Premier projet concret : celui de l'entreprise française Orano qui exploitera le gisement d’uranium de Zuuvch Ovoo, dans le sud-ouest de la Mongolie. Cette société a signé la semaine dernière à Paris, en présence des présidents des deux pays, un protocole préalable à un accord d'investissement formel attendu d'ici à la fin de l'année. Le projet, estimé à 1 milliard d’euros, pourrait représenter 4% des approvisionnements mondiaux en uranium.

Diversifier les sources d'approvisionnement

Pour la France, l'uranium est indispensable au fonctionnement de ses centrales nucléaires. Il était impératif qu'elle diversifie son approvisionnement alors que, début septembre, la Somaïr, filiale d'Orano au Niger, a dû cesser sa production de concentré d'uranium. Tandis que pour la Mongolie, il s’agit de diversifier ses partenaires commerciaux. Son économie est en effet tournée essentiellement vers la Chine qui absorbe, toutes marchandises confondues, 86% de ses exportations.

En revanche, il faudra que la Mongolie sécurise les routes de ces matières premières vers l’Europe, estime Emmanuelle Galichet, experte en physique nucléaire. En effet, le pays est enclavé entre la Russie et la Chine, des pays qui, en cas de tensions géopolitiques, peuvent décider arbitrairement de ne laisser passer aucune matière première mongole sur leur territoire.

À écouter aussiChronique des matières premières - Le français Orano veut produire plus d'uranium face au risque de pénurie russe

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