Chronique des matières premières

La moitié des miels importés dans l’UE suspectés d’être trafiqués

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Un rapport qui fait froid dans le dos. Selon une enquête des autorités européennes de la lutte anti-fraude, presque la moitié des miels importés dans l'Union européenne sont suspectés d'être frelatés. 

Un apiculteur gratte la cire d'un nid d'abeille rempli de miel avant qu'il n'entre dans l'extracteur de miel. (Image d'illustration)
Un apiculteur gratte la cire d'un nid d'abeille rempli de miel avant qu'il n'entre dans l'extracteur de miel. (Image d'illustration) dpa/picture alliance via Getty I - picture alliance
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(Rediffusion de l'édition du 31 mars 2023)

L’Union européenne importe en effet 40% de sa consommation de miel, elle est le deuxième plus gros importateur mondial après les États-Unis. L’enquête a démontré qu’environ 46% des miels importés sont fortement suspectés de déroger aux règles de l'UE. Les autorités anti-fraude qui ont contrôlé 320 échantillons dans plusieurs États membres ont déclaré suspects la plupart des miels importés de Chine, tout comme la quasi-totalité des miels importés de Turquie.

Selon l’enquête, l'ajout de sirops de sucre de riz ou de betterave est la principale technique frauduleuse. L’objectif des fraudeurs est de faire baisser les prix du miel au détriment des apiculteurs européens.

Pour l’Unaf (Union nationale de l’apiculture française), ce constat n’est pas une surprise. La profession alerte depuis plusieurs années sur la mauvaise qualité des miels importés. Selon Henri Clément, porte-parole de l’Unaf, il y a un paradoxe : « Alors que la récolte baisse dans les grandes régions de production à cause du changement climatique, des frelons asiatiques et des pesticides, il y a de plus en plus de miel sur le marché. Signe que cette baisse de production est compensée par du miel contrefait. »

► À lire ou à écouter : Authentique, contrefait, rare…: le miel dans tous ses états

La profession appelle les autorités européennes à élaborer des méthodes d'analyses plus fiables pour mieux détecter les miels frelatés, ce qui permettrait de changer leur classification en les passant de « suspecté » à « confirmé ». Elle demande également à Bruxelles de changer la règlementation de l’étiquetage. Les règles actuelles mettent à égalité les producteurs de miel provenant d'un seul pays et les producteurs d’assemblage de miel provenant de plusieurs pays, parfois jusqu'à six provenances différentes. Ces associations réclament de rendre obligatoire sur les étiquettes les mélanges de miels et proposent de mentionner les différents pays d'origine en précisant le pourcentage par pays. Si vous êtes donc amateur de miel, méfiez-vous des prix trop bas.

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