Chronique des matières premières

Le manque de riz blanc maintient des prix hauts

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Après trois semaines de baisse sur le marché du riz, les prix sont repartis à la hausse. Au grand dam de ceux qui tablaient sur une accalmie.

Un agriculteur indien récolte du riz dans une plantation à l'extérieur de Guwahati, le 6 juin 2023. L'Inde est le premier exportateur mondial de la denrée.
Un agriculteur indien récolte du riz dans une plantation à l'extérieur de Guwahati, le 6 juin 2023. L'Inde est le premier exportateur mondial de la denrée. © Anupam Nath / AP
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Pendant quelques semaines, la baisse des prix a dopé les commandes, qui ont en retour fait repartir les cours à la hausse. L'accalmie aura été de courte durée. Car le problème sur le marché n'a pas fondamentalement changé depuis des mois : il y a trop peu de riz blanc disponible à un prix acceptable.

Pour preuve, le mois dernier, l'Indonésie n'a pas réussi à acheter le million de tonnes dont elle avait besoin, mais seulement la moitié. Et il n'est pas sûr qu'elle trouve de réponse satisfaisante à son prochain appel d'offres.

Peu d’alternatives au riz indien

Le riz qui fait le plus défaut cette année reste le riz indien. La décision prise par New Delhi de libérer des volumes à l'exportation après avoir imposé des restrictions depuis un an n'a pas vraiment changé la donne. L'allègement des mesures reste très limité et très politique, car soumise à autorisation gouvernementale, souligne un négociant. Le pays a par ailleurs prolongé pour cinq mois sa taxe de 20%, imposée sur le riz étuvé - ou parboiled rice - qui arrivait à échéance en octobre 2023.

En face, il y a peu de pays pour compenser l'offre indienne : la Thaïlande, deuxième exportateur, et le Pakistan seraient déjà au maximum de leur capacité d'exportation, selon un expert du secteur.

 

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Forte demande asiatique

Signe de la tension sur le marché, la semaine dernière les prix du riz vietnamiens ont dépassé ceux du riz thaïlandais, « presque du jamais vu » assure un de nos interlocuteurs.

Dans ce contexte, les importateurs puisent autant qu'ils peuvent dans leurs stocks et n'achètent que le minimum nécessaire. Mais avec la demande de l'Indonésie - qui n'avait pratiquement rien acheté en 2022 et pourrait acheter cette année 2,8 millions de tonnes -, de la Malaisie et des Philippines, il manquerait toujours cinq millions de tonnes sur le marché.

Offre ouest-africaine en augmentation

En Afrique de l'Ouest, les récoltes ont débuté et l'offre de riz local va aller en s'améliorant sur les marchés, selon le bulletin agricole N’Kalo. Les perspectives de production sont optimistes, selon la lettre d'information Osiriz éditée par le Cirad, le Centre de coopération internationale pour la recherche agronomique, mais le continent reste dépendant à 40% des importations et donc très vulnérable aux aléas du marché international.

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