Chronique des matières premières

Le marché mondial du sucre se stabilise, porté par le Brésil

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Après avoir atteint ses plus hauts prix depuis dix ans, le marché mondial du sucre se stabilise depuis plusieurs semaines.

Récolte de canne à sucre à Pradópolis, dans l'État de São Paulo au Brésil. (Image d'illustration)
Récolte de canne à sucre à Pradópolis, dans l'État de São Paulo au Brésil. (Image d'illustration) REUTERS - PAULO WHITAKER
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Jamais les prix du sucre ne s'étaient envolés aussi haut depuis une décennie. Cette année, le marché n'a cessé de grimper, dépassant même les 27 cents la livre. En cause notamment, les baisses de production de l'Inde et de la Thaïlande, respectivement deuxième et troisième producteur au monde. La sécheresse et les moussons déficientes ont touché les cultures. L’Inde a perdu 3 à 4 millions de tonnes par rapport à l’an dernier, contre 2,5 millions pour la Thaïlande.

À cela se sont ajoutées les difficultés d'exportation du Brésil. Autant de facteurs qui expliquent l’envolée des prix du sucre. Mais ces dernières semaines, « le marché est en train de se calmer », estime Karim Salamon, chef analyste chez Wilmar Sucre. On est autour des 25 cents la livre de sucre.

Production brésilienne record

Pour en comprendre la raison, il faut regarder du côté du Brésil, premier producteur mondial, qui atteint des niveaux records : entre 41 et 42 millions de tonnes attendues cette année, contre 33 millions l'an dernier. Des chiffres qui pourraient même être encore plus importants en 2024. Il faut dire que la différence entre le prix du sucre et le prix de pétrole n'incite pas les producteurs à transformer leur récolte en éthanol, comme c’est souvent le cas.  

Il reste toutefois plusieurs défis, selon Karim Salamon. Arithmétiquement, les baisses de production thaïlandaise et indienne sont compensées par les bonnes performances brésiliennes. Mais de fait, le marché mondial devient plus tributaire des aléas climatiques qui pourraient toucher le pays.

Côté européen, les prix baissent aussi, notamment grâce à l'arrivée du sucre ukrainien sur le marché. La levée des barrières douanières depuis le début de la guerre avec la Russie profite aux producteurs d'Ukraine. Mais Timothée Masson, secrétaire général de l’Association mondiale des planteurs de betteraves et de canne à sucre, prévient : « L'Ukraine peut noyer le marché. » Les pays européens qui produisent du sucre ne voient pas forcément d'un bon œil l'arrivée de ce nouvel acteur dont les coûts de production sont significativement moins élevés.

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