Chronique des matières premières

Le changement climatique met le sirop d'érable en péril

Publié le :

Le changement climatique menace le sirop d’érable au Canada. La production de cet aliment phare du grand froid canadien a fortement chuté cette année en raison des fluctuations de température, mais sans incidence sur le prix.

Des barils de sirop d'érable à l'intérieur d'un entrepôt de la Fédération des producteurs acéricoles du Québec à Laurierville, au Canada.
Des barils de sirop d'érable à l'intérieur d'un entrepôt de la Fédération des producteurs acéricoles du Québec à Laurierville, au Canada. © FPAQ / Flickr
Publicité

Le sirop d’érable est un véritable patrimoine alimentaire au Canada. Le pays assure les trois quarts de la production mondiale de ce liquide sucré à la couleur ambrée. Il est exporté dans 72 pays. Mais le réchauffement climatique est en train de mettre en péril la production de ce sirop. Cette année, le Canada a produit 39 millions de litres, soit une chute de production de 40 % par rapport à l’an dernier. Il s'agit du niveau le plus bas depuis 2018 selon l’Institut des statistiques du pays.

Pas de panique, les consommateurs pourront continuer à verser le sirop sur leurs pancakes et leurs crêpes. Pour répondre à la demande, les producteurs canadiens puisent dans leurs réserves stratégiques. Une demande qui demeure vigoureuse depuis plusieurs années au Canada, mais aussi en Asie, en Europe ou aux États-Unis. Ce dernier absorbe entre 60 % et 65 % des exportations canadiennes.

La récolte menacée par les changements de température

Pour les trois prochaines années, la filière compte sur le déplafonnement des quotas de production. Les producteurs seront autorisés à exploiter jusqu’à 7 millions d’arbres d’érable supplémentaires d’ici 2026. « Cela permettra de reconstituer les stocks pour les trois prochaines années et de diminuer la pression de la demande », estime Joël Vaudeville, porte-parole des producteurs acéricoles du Québec. La province assure à elle seule 92 % de la production nationale.

Le sirop est récolté au printemps, principalement dans les forêts de l’est du Canada. C’est une période de l’année où les températures sont en dessous de zéro la nuit et légèrement positive pendant la journée. C’est un processus climatique spécifique, nécessaire pour que l’arbre produise la sève, qui une fois bouillie va devenir du sirop. Mais les fortes fluctuations de température font diminuer la récolte. Les producteurs craignent également les tempêtes violentes qui arrachent les arbres. Il faut 50 ans à un érable pour pouvoir produire du sirop.

À lire aussiProduire son propre sirop d'érable, une tradition printanière pour les Québécois

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Voir les autres épisodes