Chronique des matières premières

Les fleurs de la fête des mères plus chères en raison des difficultés de l'Éthiopie et du Kenya

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La France, la Pologne et la Suède célèbrent la fête des Mères ce dimanche 26 mai, dernier week-end de fête des Mères sur le continent (puisque les autres pays européens l'ont déjà fêtée). Après la Saint-Valentin, il s'agit de la plus importante période de l'année pour les horticulteurs. Cette saison, les prix sont tirés vers le haut par les déboires de deux grands pays producteurs de fleurs : le Kenya et l’Éthiopie. 

Moins de roses, d’œillets ou encore de lys ont pu être envoyés cette saison vers l’Europe, alors que le Kenya fournit près de 40 % des roses vendues dans l’Union européenne.
Moins de roses, d’œillets ou encore de lys ont pu être envoyés cette saison vers l’Europe, alors que le Kenya fournit près de 40 % des roses vendues dans l’Union européenne. © Aja Koska / Getty Images
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Par rapport à l’an dernier, les prix ont grimpé de près de 15 % aux enchères aux Pays-Bas en cette période de fête des Mères. C’est là-bas que transitent la majeure partie des fleurs avant d’être revendues sur le reste du continent européen.

Cette hausse des prix s’explique notamment par une chute de près de 10 % des exportations kényanes. Car les inondations meurtrières qui ont touché le pays depuis le mois de mars, amplifiées par le phénomène climatique El Niño, ont aussi des effets sur l’économie locale. Des routes ont été détruites, des serres où sont cultivées les fleurs ont été endommagées, ce qui a diminué la production, en quantité et en qualité.

Moins de roses, d’œillets ou encore de lys ont donc pu être envoyés cette saison vers l’Europe, alors que le Kenya fournit près de 40 % des roses vendues dans l’Union européenne. L’horticulture est le deuxième secteur exportateur pour l’économie kényane, derrière la culture du thé.

Des fermes horticoles pillées en Éthiopie

La Colombie et l’Équateur dominent le marché américain des fleurs coupées. En revanche, sur le continent africain, le seul concurrent réel du Kenya est l’Éthiopie. Sauf que depuis près d’un an, le pays a, lui aussi, du mal à produire et exporter normalement, en raison du grave conflit qui a lieu entre l’armée fédérale et les miliciens amhara dans le nord du pays. Ces derniers mois, certaines fermes horticoles ont été pillées ou saccagées. Une partie des étrangers, notamment hollandais, qui avaient investi dans ce secteur ont suspendu leurs activités dans la région.

Le transport maritime perturbé en mer Rouge

Enfin, autre difficulté pour les producteurs d’Afrique de l’Est, les tensions en mer Rouge freinent le trafic maritime dans le canal de Suez et augmentent les prix et les délais.

En 2023, moins de 10 % des fleurs kényanes ont été exportées par bateau, mais dans le pays, les industriels du secteur se sont fixés comme objectif d’exporter la moitié de leur production par la mer plutôt que par avion d’ici à 2030, pour réduire leurs émissions de CO₂. Un objectif rendu plus difficile par les attaques de rebelles houthis contre des navires en mer Rouge.

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