La solution danoise pour relancer la consommation de café et cacao
Publié le :
Le Danemark souhaite supprimer les taxes sur le café et le cacao. Cette annonce pourrait se concrétiser dans la prochaine loi de finances qui sera finalisée d'ici début décembre. Cette décision vise à stimuler la demande, en limitant l'impact du coût pour les ménages. Elle illustre surtout à quel point le pouvoir d'achat est attaqué dans le pays, et plus largement en Europe.

La proposition est symboliquement très forte, car la taxe sur le cacao est considérée comme un des impôts les plus anciens du Danemark. L'augmentation de 25 % des prix du chocolat, et de 35 % des prix du café, en un an, selon les statistiques nationales, a finalement eu raison de cette « taxe réputée pour être la plus complexe et la plus bureaucratique », selon la ministre des Affaires économiques, Stéphanie Lose. Et ce, même si cette suppression pourrait provoquer un manque à gagner estimé à 320 millions d'euros pour le gouvernement.
Le choix des autorités est de s'adresser directement au porte-monnaie des Danois, qui font partie des plus gros consommateurs de chocolat en Europe et boivent en moyenne plus de trois tasses de café par jour et par personne. Ce qui les place dans le top 5 des consommateurs de la planète, les premiers étant les Finlandais, selon le site suédois Kaffeinformation.
Les prix ont fini par « détruire » la demande
Comme le cacao, dont le marché a explosé ces deux dernières années, le café a vu ses prix augmenter au point d'affecter la consommation et de « détruire » la demande, pour reprendre la formulation employée par les négociants. Ce qui est vrai au Danemark, où le pouvoir d'achat est un des plus élevés d'Europe, est aussi vrai ailleurs : les marchés européens et américains stagnent depuis plusieurs années.
Même au Brésil, la consommation a baissé. Le pays est pourtant le premier exportateur au monde d'Arabica, mais cela ne le préserve pas de l'augmentation des cours mondiaux. Entre juillet et août 2025, les prix du café brut ont augmenté de 25 % localement, selon l'association brésilienne de l'industrie du café (ABIC).
L'Asie, un marché porteur
Les importations asiatiques de café cette année ont aussi été affectées par la hausse des prix, mais à plus long terme, c'est une des régions du monde où le potentiel de développement est le plus élevé. Le marché du café en Asie et en Océanie affiche un taux de croissance de plus de 2 %, taux qui pourrait doubler rapidement, selon le négociant Sucafina. Cela n'a pas échappé à l'organisme brésilien Cecafé, qui dit surveiller avec attention la croissance du marché chinois. Dans le pays, la demande a dépassé les 4 millions de sacs de 60 kg par an et ne faiblit pas.
Dans la série des marchés porteurs, on peut citer aussi la Corée du Sud où la consommation a augmenté significativement ces dix dernières années et dépasse maintenant les 3 millions de sacs, selon une des dernières notes du courtier britannique Marex.
À lire aussiLe café brésilien pris dans la tourmente des taxes douanières américaines
NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail
Je m'abonne