La hausse annoncée de la production mondiale de lait devrait permettre de faire baisser les prix du beurre
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Space, le salon international de l'élevage, ouvre ses portes ce mardi 16 septembre à Rennes, en Bretagne, dans l'ouest de la France. Et parler de l'élevage, c'est parler aussi du lait et des produits laitiers. Alors qu'en 2025, la production mondiale de lait s'annonce en hausse, celle-ci devrait permettre de détendre les prix du beurre.

Il y aura cette année plus de lait chez quelques grands exportateurs. Parmi les bons élèves, on peut citer les États-Unis où, après avoir connu une baisse, la production remonte très rapidement. Il y a aussi un gros rebond en Argentine, pays qui avait été très affecté par des sècheresses. On note également une remontée, plus douce mais notable, en Nouvelle-Zélande, selon les données rapportées par le Centre national interprofessionnel de l'économie laitière (CNIEL). Ces pays compensent la stabilité de la collecte européenne évaluée sur les six premiers mois de l'année à - 0,1%.
La collecte mondiale en hausse annonce plus de volumes disponibles à l'export, donc moins de tension dans un contexte où la Chine, le premier acheteur, n'a pour l'instant pas prévu de relancer ses achats, qui ont nettement baissé depuis 2022.
Le beurre, un marché toujours porteur
La proportion de beurre produite à partir de la collecte globale dépend des arbitrages liés aux prix et à la demande en crème et en fromage. Cette demande évolue au gré des changements d'habitudes alimentaires et des tensions internationales qui réorientent les flux et changent la nature des besoins : la France n'exporte, par exemple, pas les mêmes produits laitiers en Chine et aux États-Unis.
Si les industriels choisissent de produire plus de crème - et de poudre de lait entier, son co-produit - ils fabriqueront moins de beurre, et moins de poudre de lait écrémé. Mais le beurre reste un produit porteur, et pas qu'en France, l'un de ses plus gros consommateurs dans le monde avec 8 kg par an et par habitant. Selon l'interprofession laitière française, la consommation pourrait augmenter de 16% d'ici 2033, au niveau mondial.
Baisse des prix mondiaux du beurre
Les volumes de lait annoncés pour 2025 commencent à faire baisser ceux du beurre : le beurre industriel a perdu à l'export plus de 1 000 euros la tonne en deux mois en Europe et autant sur deux mois et demi en Océanie. Au niveau mondial, les prix ont baissé de 2,5% entre juillet et août, après avoir atteint un record en juin, selon les dernières statistiques publiées par la FAO.
L'évolution des prix mondiaux dépendra, dans les prochains mois, de la dynamique de la collecte de la Nouvelle-Zélande, premier exportateur mondial, qui vient de reprendre. Une évolution qui s'annonce plutôt bonne.
Un beurre européen qui manque de compétitivité
Le beurre européen reste beaucoup plus cher que ses concurrents. L'écart est important, surtout avec les États-Unis : la tonne de beurre européen était, à la fin du premier semestre, environ 2 000 dollars plus chère que la tonne de beurre américain. Elle est aussi plus onéreuse que le beurre néo-zélandais, mais avec un écart beaucoup plus réduit, précise Jean-Marc Chaumet, directeur Économie du CNIEL.
Ce manque de compétitivité du beurre européen n'empêche pas les exportations, mais elles ont cependant baissé au premier semestre par rapport à l'année dernière. Difficile de savoir si c'est dû à un prix trop élevé ou à une volonté des Européens de moins exporter pour répondre à la consommation des 27.
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