Les prix de l'énergie emportent les cours du soja
Publié le :
Les cours du soja ont atteint en fin de semaine dernière leur plus haut niveau depuis dix ans. Tout le monde en veut, et il n'y en aura peut-être pas assez...
Depuis septembre 2012, le soja n'avait pas atteint de tels niveaux. Et comme souvent, il y a plusieurs raisons à cet emballement du marché.
Une des premières, c'est le prix du pétrole qui stimule l'industrie des biocarburants, surtout en Amérique du Nord. Les transformateurs cherchent du soja partout où ils peuvent en trouver, l'opération de conversion en biodiesel est devenue très rémunératrice dans le contexte actuel.
La Chine a beaucoup acheté au mois de mai
La demande chinoise est aussi un des facteurs essentiels pour expliquer la tension sur le marché : la Chine achète des volumes records de soja américain, et autant qu'elle peut de soja brésilien. Les importations chinoises de soja au mois de mai ont été plus importantes qu'en 2021 pour la même période, malgré le confinement de plusieurs villes, notamment Shanghai.
Preuve de l'engouement actuel, les exportations de soja brésilien, le premier producteur mondial, sont en avance par rapports aux objectifs. Et aux États-Unis, le deuxième producteur, 13 millions de tonnes sur la prochaine campagne ont déjà été vendus, soit beaucoup plus que l'année dernière.
Le soja bénéficie aussi de la crise actuelle de l'alimentation bétail, selon un économiste de la filière viande, Jean-Paul Simier. En l'absence des tourteaux de tournesol à haute teneur en protéine et du maïs ukrainiens, « le soja brésilien est de plus en plus recherché par les éleveurs comme solution intermédiaire », explique t-il. Avec un avantage, de taille, le soja a une teneur très élevée en protéine.
« On entre dans une période à risque »
Ces derniers jours, le soja a en quelque sorte rattrapé son retard. « Il était resté à la traîne et n'avait pas connu de hausse semblable à celle du blé et du maïs depuis le début de la guerre en Ukraine », rappelle Nathan Cordier, responsable de l'analyse des marchés du cabinet Agritel. Selon lui, le marché devrait rester très nerveux dans les semaines à venir. Les fermiers américains sont en train de semer leur soja. Au moindre accident climatique, les prix risquent à nouveau de grimper, car tout le monde sait qu’en face, la demande est là.
NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail
Je m'abonne