Lithium artisanal: Harare impose de nouvelles règles
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Le Zimbabwe est pionnier dans la production de lithium en Afrique. Mais face au développement de l’exploitation artisanale, Harare interdit désormais l’exportation de lithium non transformé.
Les prix du lithium ont été multipliés par dix en trois ans et, comme il fallait s’y attendre, cette hausse a attiré de plus en plus de mineurs artisanaux.
Le Zimbabwe, premier pays africain à avoir une mine en production, en fait actuellement l’expérience. Le président a décidé de sévir contre ce qu’il qualifie de « hordes » de travailleurs qui se sont installées sur les sites abandonnés pour extraire du minerai qu’ils commercialisent illégalement.
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Le lithium, l’avenir du Zimbabwe ?
Concrètement, Harare a décidé d’interdire l’exportation de lithium non transformé. Sachant que les mineurs ne peuvent pas eux-mêmes procéder aux traitements chimiques nécessaires pour arriver à produire du lithium concentré, une des premières étapes de la fabrication des batteries.
Cette décision des autorités intervient, et ce n’est peut-être pas un hasard, à l’heure où de nouvelles mines se préparent à entrer en exploitation dans le pays, en plus de la mine historique de Bikita.
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Avec cette décision, dont l’application concrète pose encore question, le Zimbabwe s’inscrit dans la droite ligne de tous les États qui possède du lithium et qui cherchent à récupérer une partie de cette nouvelle manne. On l’a vu historiquement déjà en Bolivie, ou encore au Mexique.
Le poids à venir du lithium dans l’industrie automobile ne peut que sonner comme une promesse de revenus pour Harare qui pourrait un jour, pourquoi pas, prétendre à devenir le premier fournisseur en lithium d’une chaîne de production sud-africaine de batteries pour voitures électriques.
La Chine, maillon incontournable de la transformation
Dans les pas du Zimbabwe, le Ghana, le Mali, le Nigeria, la Côte d’Ivoire, la RDC ou encore la Namibie espèrent exploiter demain aussi du lithium.
Pour les projets qui réussiront à voir le jour, le traitement du minerai sera également le principal défi. Sachant, rappelle Michel Jébrak, professeur en sciences de la Terre à Montréal et à Nancy, et co-auteur du livre Objectif lithium, aux Éditions MultiMondes, qu’après la première transformation, c’est pour l’heure la Chine qui prend le relais et produit 80 % du carbonate et de l’hydroxyde de lithium, utilisé par les fabricants de batteries, où qu’ils soient situés sur la planète.
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