Chronique des matières premières

L’attrait pour l’or exacerbé par un dollar qui s’affaiblit

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L'or a atteint mercredi 11 janvier un plus haut taux depuis 8 mois. Le métal jaune est dopé par l'affaiblissement du dollar, mais aussi par l’intérêt que lui ont porté les Banques centrales chinoises et russes en 2022. 

Des lingots d'or (image d'illustration).
Des lingots d'or (image d'illustration). © AFP/Thomas Coex
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En ce début 2023, l’or a poursuivi sa hausse amorcée au mois de novembre. Un mouvement qui s’explique par la combinaison de plusieurs facteurs : un dollar qui perd du terrain, et une demande physique des Banques centrales qui a atteint son plus haut niveau depuis 55 ans. 

L’appétit des États pour l’or, pour ne pas dire la boulimie, a été tiré par la Chine et la Russie, selon les informations du Financial Times, qui a analysé les données du World Gold Council. Pour réduire sa dépendance au dollar, l’Empire du Milieu a annoncé avoir repris ses achats d’or avec 32 tonnes acquises en novembre, ce qui est selon les analystes probablement la partie émergée de ses achats.  

La Russie méfiante vis-à-vis du billet vert

Échaudée par le gel de centaines de millions de dollars d’avoir russes à l’étranger depuis la guerre en Ukraine, la Russie, qui ne communique plus sur ses réserves depuis le début de l’offensive, aurait, elle aussi, privilégié l’or plutôt que les actifs en dollars susceptibles d’être à nouveau confisqués.

L’or, plus neutre donc que le billet vert, et moins sensible à la tourmente de l’inflation, aurait également eu les faveurs l’année dernière du Qatar, de la Turquie ou encore de l’Ouzbékistan, toujours selon le quotidien britannique. Au troisième trimestre 2022, les Banques centrales auraient à elles seules acheté 400 tonnes d’or, un record en un trimestre depuis l’année 2000.

Cette envolée des achats institutionnels a raffermi les cours de l’or, mais ces dernières semaines, c’est l’affaiblissement du dollar qui consolide la tendance. Même si la baisse est très modérée, elle suffit à rendre l’or plus attractif pour les investisseurs qui utilisent d’autres devises pour leurs achats de métal jaune. 

En 2023, une politique monétaire des banques centrales moins agressive ?

Dans le contexte économique hésitant qui prévaut, marqué par de nombreuses interrogations sur l’ampleur de la récession mondiale, ou la vitesse du rebond chinois, l’or redevient une valeur refuge.  

D’autant plus que les experts anticipent une politique moins agressive des Banques centrales cette année. Même si la publication ce jeudi de l’indice américain des prix à la consommation orientera la politique monétaire de la Réserve fédérale (FED), on entend déjà parler d’un cycle qui se termine et d’une baisse des taux fin 2023. 

Dans ce contexte porteur, difficile d’évaluer cependant le potentiel de hausse des cours de l’or : aux niveaux actuels, la marge est forcément réduite, « mais les 1 900 dollars l’once sont tout à fait atteignables », selon Andrea Tueni, responsable de la relation client et des activités de marchés chez Saxo Banque.

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