Les Russes reprennent la main sur l'exportation de leurs céréales
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Viterra, Cargill, et maintenant Louis Dreyfus... Les uns après les autres, les grandes sociétés de négoce de céréales se désengagent du marché russe. Un départ impulsé par les conditions commerciales de plus en plus compliquées imposées par la Russie.

Le compte à rebours est lancé pour les géants du négoce de céréales. À compter du 1er juillet, ces acteurs internationaux vont se couper d’un de leurs métiers qui était d’acheter des grains dans des fermes russes, de les acheminer sur le territoire et de les stocker en silo avant leur expédition.
Une situation devenue intenable
Mais quitter le territoire ne veut pas dire ne plus acheter du blé russe. Cargill a déjà annoncé officiellement son intention de continuer son « deuxième » métier, c'est-à-dire son activité de transport maritime de céréales depuis les ports russes. Les autres opérateurs devraient également continuer à acheter et vendre du blé russe. « Ils peuvent difficilement se passer de cette origine s’ils veulent continuer à alimenter leurs nouveaux clients en Arabie saoudite ou encore en Égypte », explique Damien Vercambre d’Intercourtage.
Malgré tout, c’est une page qui se tourne pour des négociants implantés parfois de longue date dans le pays, mais dont le travail en Russie s’est compliqué depuis plusieurs années.
Les autorités ont notamment mis en place une taxe à l’exportation, et des quotas d’exportation, pendant qu’en parallèle des opérateurs russes commençaient à reprendre en main la filière d’export de céréales : c’est notamment le cas de VTB, la banque du Kremlin, qui a des participations dans le transport ferroviaire et les silos portuaires.
Des flux qui ne seront pas bouleversés
Ces dernières semaines, la fébrilité est montée d’un cran avec la crainte de voir la Russie instaurer un prix plancher pour maintenir les cours, d’où cette décision finalement peut-être d’acter un retrait de Russie. « Il a certainement fallu de fortes pressions pour qu’un groupe comme Viterra, qui a beaucoup investi sur place, se retire », assure un de nos interlocuteurs.
Les annonces de Cargill, Viterra, et Louis Dreyfus ne signifient qu’il y aura moins de blé russe sur le marché mondial pour la prochaine campagne, d’autant que la dernière récolte est historique et qu’elle laissera d’énormes stocks dans le pays.
Mais la reprise en main de la filière export de céréales par la Russie pourrait signifier moins de flexibilité sur les marchés et des négociations de prix plus tendues.
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