Chronique des matières premières

Cuivre: la Russie ambitionne de devenir un acteur important sur le marché mondial

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La Russie veut jouer un rôle plus important sur le marché du cuivre, un métal clé pour la transition écologique.  Ce lundi, le plus grand gisement de cuivre inexploité du pays a démarré sa production.

Aujourd’hui, la Russie occupe la huitième place parmi les plus grands producteurs mondiaux et représente entre 3% et 4% du marché mondial.
Aujourd’hui, la Russie occupe la huitième place parmi les plus grands producteurs mondiaux et représente entre 3% et 4% du marché mondial. © Xvision / Getty Images
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Le gisement s’appelle Udokan, un site qui se trouve dans la Sibérie orientale, entre le lac Baïkal et l’océan Pacifique. Signe de l’importance du projet, c’est Vladimir Poutine lui-même qui a inauguré le début de la production lors d’une liaison vidéo. Dans un premier temps, ce complexe d’extraction et de raffinage produira 150 000 tonnes de cuivre par an. L’objectif est de tripler sa capacité de production d’ici à cinq ans.

Cela représentera une augmentation de près de 50% de la production actuelle russe. Pour y arriver, d’importants investissements seront nécessaires en raison surtout de la complexité géologique du terrain. L’oligarque russe Alisher Usmanov, exploitant du site, avec la bénédiction de Moscou, a déjà investi 3 milliards de dollars pour le démarrage de la première phase : ce montant devrait doubler, voire tripler pour que le site atteigne sa pleine capacité d’ici à 2028.

Un marché à fort potentiel de croissance

La viabilité économique du projet repose sur sa proximité avec le marché asiatique, surtout avec la Chine, le plus grand consommateur de cuivre au monde. Elle repose également sur la demande mondiale du métal qui va fortement augmenter dans les années à venir en raison de la transition énergétique. En effet, le cuivre, grâce à sa forte conductivité électrique, intervient notamment dans la composition des batteries de véhicules électriques.

D’autres projets miniers sont en cours de développement, à l’image de celui situé dans la république de Tuva, en Sibérie orientale. « Ils devraient permettre à la Russie d’occuper une place plus importante sur le marché du cuivre », estime Florian Vidal, expert du secteur minier russe et associé à l’Ifri, Institut français des relations internationales.

Aujourd’hui, le pays occupe la huitième place parmi les plus grands producteurs mondiaux et représente entre 3% et 4% du marché mondial. Selon l’expert, ces projets répondent à trois priorités de Moscou : « Revitaliser des territoires reculés de Sibérie en déclin démographique et économique, redynamiser le secteur minier et diversifier les marchés d’exportations ». En effet, pour contourner les sanctions occidentales imposées après l’invasion de l’Ukraine, l’économie russe s’oriente de plus en plus vers le marché asiatique.

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