L'argent, un métal conforté, comme l'or, dans sa fonction de valeur refuge
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La baisse des taux annoncée par la Fed (la Réserve fédérale des États-Unis) a fait grimper les cours de l’argent. Mais les prix du métal sont aussi tirés vers le haut par des applications de plus en plus nombreuses dans l’industrie.

La baisse des taux aux États-Unis n’a pas profité qu’à l’or. Après les annonces de la Réserve fédérale américaine (Fed), le 18 septembre, investir dans le dollar est devenu moins rentable et l’argent a été conforté dans sa fonction de valeur refuge. Comme l’or, il a vu ses cours bondir jusqu’à revenir la semaine dernière à un niveau qui n’avait pas été atteint depuis 2012 : 32,71 dollars l’once.
Avec ces dernières hausses, le métal blanc a pris 35 % depuis le début de l’année. Paradoxalement, sa valeur actuelle pourrait conduire certains investisseurs à se retirer et à revendre leurs pièces et lingots. Le Silver Institute prévoit d’ailleurs un désinvestissement de 13 % en 2024.
Besoins industriels en hausse
Le métal, qui ne sera plus thésaurisé, sera alors remis dans le circuit et permettra d’alimenter la demande croissante de l’industrie. L’argent est de plus en plus utilisé par le secteur photovoltaïque : l’année dernière, près de 20 % de la demande industrielle a été dédiée à la construction de capteurs solaires, soit un peu moins que ce qui a été absorbé par la bijouterie, un autre secteur-clé pour l’argent. Mais en 2024, ce ne sera plus le cas. Le photovoltaïque passera devant. Selon le Silver Institute, c’est l’application qui devrait connaître la plus forte croissance de l’année (+20 %). La croissance dans ce domaine avait déjà, en 2023, été supérieure aux prévisions.
À écouter dans Autour de la question Comment (re) découvrir l’énergie du soleil ?
Des fondamentaux qui n’expliquent pas les prix
Cette année, l’offre minière ajoutée aux quantités de métal blanc recyclé pourraient ne pas être suffisants pour répondre aux besoins des industriels. Mais grosso modo, le marché est à l’équilibre depuis plusieurs années. Les fondamentaux, qui désignent l’offre et la demande, ne justifient pas d’importantes variations de prix.
Ce qui déséquilibre le marché et les prix, c’est donc essentiellement l’évolution de la demande d’investissement, explique Didier Julienne, président de Commodities & Resources. Une demande largement tributaire des soubresauts de l’économie mondiale.
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