Les Nations unies ont vérifié plus d'une centaine de cas de viols et agressions sexuelles depuis le début de la guerre en Ukraine. Un chiffre dérisoire, bien en dessous de la réalité. « Les cas signalés ne sont que le sommet de l'iceberg », prévient Pramila Patten, la représentante spéciale de l'ONU chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit. Le président ukrainien dénonce lui des viols systématiques perpétrés par les forces russes.

Il est encore trop tôt pour caractériser les faits de manière précise, et naturellement Moscou dément utiliser cette arme de guerre. Car c'en est une, et elle est redoutablement efficace. L'Ukraine n'est pas un cas particulier, le viol est aussi ancien que la guerre, mais pour la première fois, la justice s'est mise en branle dès le début du conflit. Documenter ces crimes est difficile : les victimes se taisent, craignent des représailles, ou ont tout simplement d'autres préoccupations que d'aller témoigner, alors que les missiles continuent de pleuvoir sur le pays.
Décryptage avec :
- Céline Bardet, juriste et enquêtrice internationale, spécialisée dans les crimes de guerre et particulièrement les viols lors des conflits armés, fondatrice de l’ONG, We are not weapons of war, elle travaille comme experte justice/sécurité pour l’Union européenne et l’ONU.
► Pour aller plus loin, écoutez l'entretien de Fabrice Virgili en intégralité au micro de Sigrid Azeroual.
Entretien Fabrice Virgili
Fabrice Virgili est directeur de recherche au CNRS, il a dirigé avec Raphaëlle Branche, l’ouvrage Viols en temps de guerre (Payot)
► À lire aussi :
« Les violences sexuelles en temps de guerre », Encyclopédie d'histoire numérique de l'Europe
« Éditorial : Les lois denrées de la guerre », Clio. Femmes, Genre, Histoire
« Les viols commis par l’armée allemande en France (1940-1944) », Vingtième Siècle. Revue d’histoire
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