Ici l'Europe

Guy Verhofstadt, député européen Renew Europe (Belgique)

Publié le :

Guy Verhofstadt : « Les arguments en faveur du dernier accord sur le Brexit sont ceux d'un retour de la Grande-Bretagne dans l’UE ». Ancien Premier ministre belge pendant plus de huit ans, figure du Parlement en tant que député depuis 2009. Guy Verhofstadt a été au cœur des négociations du Brexit. Il revient sur le dernier accord et plaide pour une Europe unie et fédérale capable de déployer une défense commune.

Guy Verhofstadt, député européen, Renew Europe (Belgique)
Guy Verhofstadt, député européen, Renew Europe (Belgique) © France 24
Publicité

Interrogé sur le casse-tête du protocole nord-irlandais et le nouveau chapitre qui semble s’ouvrir après l’accord historique entre Londres et Bruxelles, Guy Verhofstadt s’en amuse « Cela résout quand même des problèmes qui existaient après qu’un autre accord a été fait. » Le député européen rappelle que le précédent gouvernement de Boris Johnson avait déjà conclu un accord avant de le réfuter « la solution qu'on a trouvée, c'est assez marrant, c'est de faire en sorte que l'Irlande du Nord fasse presque partie de l'Union européenne. [...] » Rishi Sunak a dit que cet accord est une énorme opportunité pour la société et l'économie de l'Irlande du Nord et tout le monde a réagi. « Si c'est si bien, pourquoi ne pas appliquer ça à toute la Grande-Bretagne, ou à l'Écosse ? »

Pour lui, le chapitre n’est pas clos : « Je suis persuadé que dans les prochaines années on va avoir une opinion publique en Grande-Bretagne qui va vouloir petit à petit rejoindre l'Union européenne. » Il pense en particulier aux jeunes. Le député européen sera d’ailleurs favorable à la réintégration du Royaume Uni « mais pas aux mêmes conditions. »

Fervent fédéraliste, Guy Verhofstadt, plaide pour une Europe plus unie qui parlerait et agirait d’une seule voix. « Il ne va pas y avoir de sécurité pour des pays en dehors des grands blocs qui vont exister au niveau mondial ». 

Dans ce qu’il décrit comme un monde d’empires, entre la Chine, la Russie, l’Inde et les USA, «Il faut faire de sorte que l'Union européenne devienne vraiment une fédération qui est capable d'agir et qui est capable de se défendre et qui est capable de défendre les intérêts de nos citoyens, notre souveraineté ». La guerre en Ukraine encore en illustration, avec les demandes d’entrée dans l’OTAN (de la Finlande ou de la Suède) ou dans l’Union européenne de la part de l'Ukraine.

Concernant la guerre en l’Ukraine et l’aide militaire, il ajoute « il faut aller beaucoup plus loin avec une communauté de Défense. L’Europe a un budget militaire de 250 milliards d’euros, soit quatre fois le budget russe. » Mais, l’Europe agit trop en ordre dispersé. Selon lui, « sans l’aide des USA la Russie aurait déjà gagne en Ukraine. »

Il en est de même sur la question migratoire, « il n’y a pas de consensus entre les États membres. Et il impute directement les tragédies des noyades en Méditerranée à cette absence de décision.

Selon lui, la seule solution est de mettre fin à la règle de l’unanimité entre les 27, qui bloque toute action européenne. C’était d’ailleurs une des recommandations de la Conférence sur l’Avenir de l’Europe (COFOE) consultation citoyenne, dont Guy Verhofstadt a été le Co-président.

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Voir les autres épisodes