Canada: les élections anticipées, un «pari risqué» pour Justin Trudeau
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Dernière semaine de campagne au Canada, avant les élections législatives lundi prochain. Élections anticipées, convoquées par le Premier ministre Justin Trudeau, désireux d'obtenir une majorité de députés à la Chambre des communes. Il pensait profiter d’un contexte favorable en convoquant ces élections, mais les derniers sondages le donnent au coude-à-coude avec les conservateurs.

Convoquer des élections anticipées était un «pari risqué» pour Justin Trudeau, selon notre invité Frédéric Boily, professeur de Sciences politiques à l’Université de l’Alberta. « Le risque était mitigé au début parce que les sondages montraient que les libéraux avaient fait des gains appréciables dans les intentions de vote. » Mais dès le moment où le scrutin a été avancé, en août 2021, dans un contexte de crise sanitaire, Justin Trudeau a perdu des points dans les sondages. L’opposition a fustigé d’ailleurs la tenue de cette élection, non nécessaire et inutile en pleine pandémie.
Parmi les enjeux importants de ces élections, et qui vont compter dans les urnes, le programme national de garderie porté par les libéraux. « Ils proposent de créer des places en garderie alors que les conservateurs ne veulent pas nécessairement créer de nouvelles places, mais proposer des crédits d’impôts pour laisser un choix plus large ». Autre enjeu, la pénurie de logements, où les partis « se sont affrontés sur des propositions pour augmenter le nombre de logements dans les grandes villes, où le prix de l’immobilier est un problème criant ». Enfin, au sujet de l’environnement, les conservateurs s’insèrent un peu plus dans le débat. Autrefois opposés à la taxation du carbone, « ils ont proposé un plan vert, une forme de taxation carbone, moins élevée que les libéraux, mais qui change la dynamique de campagne ».
Pour certains commentateurs, le scrutin de lundi prochain est surtout un référendum « pour ou contre Trudeau ». Des électeurs traditionnellement libéraux pourraient voter pour le conservateur Erin O’Toole plus pour s’opposer à Justin Trudeau que pour ses opinions. Frédéric Boily partage à moitié cette analyse : « Cette perception d’un vote strictement dirigé contre Trudeau n’est pas partagé dans tout le territoire. Dans la dernière semaine de campagne, on a l’impression que ce vote-sanction disparaît et que les libéraux réussissent à montrer davantage leur programme. Les électeurs s’intéressent d’un peu plus près aux programmes proposés. » Quoi qu’il en soit, ils devront faire un choix dans l’isoloir lundi prochain, pour élire les 338 députés de la Chambre des communes.
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