États-Unis: «il sera de plus en plus difficile d’avorter dans les États républicains»

L'avenir de l'avortement devant la Cour Suprême américaine. La plus haute juridiction du pays se penche depuis ce mercredi matin (1er décembre 2021) sur une loi du Mississippi et pourrait bien revenir, à cette occasion, sur sa jurisprudence qui garantit le droit à l'IVG pour toutes les femmes depuis 1973 aux États-Unis.

La Cour suprême des États-Unis. AP - J. Scott Applewhite

La Cour suprême fédérale se penche sur un recours introduit par le Mississippi qui interdit depuis 2018 l'IVG, dès 15 semaines de grossesse. L’État sudiste lui demande tout simplement de revenir sur sa jurisprudence, l'arrêt Roe Vs Wade de 1973, qui garantit le droit des femmes à avorter dans le pays. Depuis plusieurs années déjà, « tous les États dirigés par les républicains ont déjà terriblement réduit le droit à l'avortement », explique notre invitée Anne Deysine, professeure émérite à l’Université Paris-Nanterre. Et cette spécialiste des questions politiques et juridiques aux États-Unis d’expliquer : « ce qui se joue aujourd’hui, c’est pire parce que s’il y avait un revirement de jurisprudence, tous les États républicains interdiraient l’IVG ». Si le président de Cour Suprême est attaché à « préserver la crédibilité et la légitimité de la Cour », l’institution dominée depuis les nominations par Donald Trump par les juges conservateurs, continuera « à grignoter le droit à l’avortement (…), il sera de plus en plus difficile d’obtenir un avortement dans les États républicains », prédit Anne Deysine.

• Les femmes face à la violence des gangs en Haïti

Les gangs multiplient les enlèvements dans la capitale haïtienne. Depuis une semaine, au moins une quinzaine de personnes ont été enlevées à Port-au-Prince seulement, et certains rapts ont eu lieu au cœur de la ville avant la tombée de la nuit. Le cauchemar subi par toutes les victimes est encore plus tragique pour les femmes qui subissent le plus souvent des viols collectifs. En 2015, l’organisation Médecins sans Frontières avait ouvert un centre de prise en charge des victimes de crimes sexuels. Aujourd’hui, le personnel est témoin de cette violence des gangs envers les femmes. « Certaines n’arrivent pas même à savoir combien d’hommes les violaient. Et quand on dit viol, non seulement il y a plusieurs agresseurs mais ils violent de toutes les façons que l’on peut imaginer. On peut parler de mutilations tellement ces femmes ont été traitées en objet », explique le docteur Judith Fadois, responsable de la clinique MSF.

• L’Haïtienne Pierrie-Ahn Fenelon, lauréate du Prix des Jeunes Écritures

Pierrie-Ahn Fenelon, 27 ans, étudiante en dernière année de Médecine à Port-au-Prince remporte la 3ème édition du Prix des jeunes écritures RFI, en partenariat avec l'Agence Universitaire de la Francophonie. Son texte «Renaissance» s'est distingué parmi les quelque 400 œuvres en compétition cette année. Elle nous y raconte la naissance d'un monstre marin, texte nourri des mythes haïtiens. Le jury a été emballé par son écriture, sa noirceur. De passage dans nos studios après la remise des prix, le 30 novembre 2021, elle nous a expliqué que ce prix était pour elle « un feu vert » pour se lancer pleinement dans l’écriture. L’ensemble des textes présentés est à retrouver ici : short-edition.com.