États-Unis: il y a «un ancrage de l’institution esclavagiste»
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Comme chaque année, en ce troisième lundi de janvier, les Américains célèbrent le Jour de Martin Luther King. La journée est chômée pour commémorer la naissance de l’icône de la lutte pour les droits civiques. Son combat semble aujourd’hui plus que jamais raisonner avec l’actualité.

Les violences policières dont les Afro-Américains notamment sont victimes, les lois restreignant l’accès au vote... Martin Lutter King « déplorerait certainement l’état du pays aujourd’hui », estime ce lundi 17 janvier 2022 la presse américaine. Comment l’histoire américaine peut-elle nous permettre de comprendre la persistance de ces débats aux États-Unis en 2022 ? Pour cela, on remonte avec notre invitée du jour aux origines du Congrès américain.
Pendant les sept premières décennies de son existence, un sujet dominait les débats : l'esclavage. Grâce à un long travail d'enquête du Washington Post, on découvre que 1 715 élus de ce Congrès ont été des propriétaires d’esclaves à un moment de leur vie. « 30% des membres du Congrès ont été esclavagistes », résume Virginie Adane, maîtresse de conférences en Histoire américaine à l'Université de Nantes. « À la fin du XVIIIème, ce sont les représentants sudistes qui ont été le plus de propriétaires d’esclaves. Un nombre significatif étaient des démocrates. Au XIXème siècle, le parti démocrate était celui qui représentait le sud esclavagiste, à l’inverse le parti républicain a été fondé comme le parti abolitionniste », explique Virginie Adane selon qui « par cette forte présence, les législateurs pouvaient chercher à protéger et préserver l’institution esclavagiste ».
La question est donc de savoir à quel point cela a pu influencer l’histoire du pays, de ses lois et son organisation. Indéniablement, il y a « un ancrage de l’institution esclavagiste dans l’écriture des institutions et des lois de ce pays », explique notre invitée. « L’héritage est important car même si ces élus ne possédaient plus d’esclaves après l’abolition, ils ont conservé cet ancrage, donc l’organisation de la société dans les États du Sud est restée racialisée. Cela explique beaucoup de lois discriminatoires, les lois de ségrégation, et aussi beaucoup d’inégalités socioéconomiques qui existent encore aujourd’hui », note la chercheuse. « Cela montre l’ancrage de l’histoire de ce pays et de sa société dans l’institution esclavagiste et dans ses inégalités raciales qui se recoupent avec les inégalités sociales et économiques ».
Haïti : la maternité de l’Hôpital de Léogâne fermée à cause des gangs
La semaine dernière (mercredi 12 janvier 2022), un gang du quartier de Martissant à Port-au-Prince a enlevé le camion de l'Hôpital Sainte Croix, à Léogâne, une ville située à quelque 40 kilomètres au sud-ouest de la capitale haïtienne. À son bord : deux chauffeurs et le nouveau générateur électrique de 38 000 dollars récemment acheté à crédit. Le lendemain, les deux chauffeurs ont été libérés. Mais, les membres du gang réclament l’argent pour rendre le camion. Depuis, le personnel médical est contraint d'utiliser les lampes torches des téléphones portables pour procéder à des césariennes, car il s’agit avant tout de femmes qui viennent à l’Hôpital de Sainte Croix pour accoucher.
L’Argentine face à la vague Omicron
Confronté lui aussi au variant du Covid, le pays enregistre en moyenne plus de 100 000 nouvelles contaminations par jour, avec un taux de positivité qui monte jusqu’à 70%, plus que n’importe quel autre pays du monde. Conséquence, les centres de test sont sous tension. Au niveau national, près de 7 tests sur 10 reviennent positifs. Le nombre de décès et l’occupation des unités de soins intensifs restent relativement bas, mais sont en augmentation. Pour l’instant, le gouvernement n’envisage pas de nouvelles restrictions comme nous l’explique notre correspondant Théo Conscience.
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