Xiomara Castro face «aux problèmes structurels vertigineux» du Honduras

Première femme présidente élue au mois de novembre 2021, Xiomara Castro prend ses fonctions, ce 27 janvier 2022, à l'occasion d'une cérémonie d'investiture qui se déroule à Tegucigalpa, la capitale du Honduras. Une presque chef d'État, plongée en pleine crise politique depuis une semaine, interrogeant déjà sur sa capacité à répondre aux défis immenses qui l’attendent.

Xiomara Castro, la présidente du Honduras, le 22 janvier 2022 à Tegucigalpa. © ORLANDO SIERRA/AFP

La crise au Parlement a éclaté vendredi dernier (21 janvier 2022), quand les dissidents de « Libre », le parti de Xiomara Castro ont refusé d'honorer un accord entre leur formation et ses alliés du Parti Sauveur du Honduras (PSH), qui a été déterminant dans la victoire, lors du scrutin de novembre 2021. La rébellion a donné lieu à des scènes de pugilat à la tribune du Congrès. Depuis, les deux factions rivales ont élu chacune leur propre président, à la tête de deux parlements concurrents. « La tâche se complique plus vite que prévu », analyse notre invité, Kevin Parthenay, spécialiste de l'Amérique centrale, selon qui, le premier chantier de Xiomara Castro « est de ramener les députés dissidents dans le cadre du parti et de reconstruire un noyau dur autour duquel elle pourra s’appuyer pour pouvoir gouverner ». Et il y a urgence, tant les défis sont nombreux. « Les problèmes structurels que connaît le pays sont vertigineux », souligne l’enseignant de l'Université de Tours et chercheur à l'OPALC Sciences Po, qui précise : « cela va des problèmes économiques avec des niveaux de pauvreté très élevé qui pousse aux phénomènes migratoires, des problèmes liés à la corruption, et des questions de reconsolidation de l’État pour redonner de la robustesse à la démocratie hondurienne ».

Le sud d’Haïti et la menace sismique

Entre lundi 24 et mercredi 26 janvier 2022, pas moins de 75 séismes avec des magnitudes ayant atteint jusqu'à 5 sur l’échelle de Richter ont été enregistrés dans le pays, précisément dans la zone Sud. Cela confirme que cette partie du pays est en train de se réveiller sismiquement, commente le géologue Éric Calais dans les colonnes du quotidien Le Nouvelliste. «C’est une faille secondaire qui s’est réveillée», nous explique son rédacteur en chef, Frantz Duval avec lequel nous revenons aussi sur les dernières annonces du Premier ministre : d’ici au 7 février 2022, le pays aura un Conseil électoral provisoire et une Assemblée constituante. Ariel Henry a annoncé aussi que le pays aura une nouvelle Constitution avant l’été.

À la recherche d’un nouveau juge à la Cour suprême américaine

Cela n'arrive pas tous les jours aux États-Unis: le juge progressiste Stephen Breyer va quitter ses fonctions à la Cour suprême d'ici l'été 2022. Son départ à la retraite offre à Joe Biden l'occasion de nommer pour la première fois une femme noire au sein de la plus haute juridiction du pays. Le président démocrate, qui doit son élection en grande partie à la mobilisation des Afro-Américains, peut ainsi tenir sa promesse de campagne. Et ça tombe bien. Tous les sondages démontrent que de plus en plus d'Afro-Américains sont mécontents de leur président.