Journal d'Haïti et des Amériques

AyiboPost, le média haïtien d’une «génération qui est en train de tout remettre en question»

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Informer, éduquer, et sensibiliser. C'est le crédo d'AyiboPost, jeune média haïtien, créé en 2015, qui innove et dénote dans le paysage journalistique du pays. De passage à Paris, son directeur de la publication Ralph Thomassin Joseph est notre invité.

Ralph Thomassin Joseph, directeur de la publication d'AyiboPost, jeune média haïtien, est l'invité de Mikaël Ponge.
Ralph Thomassin Joseph, directeur de la publication d'AyiboPost, jeune média haïtien, est l'invité de Mikaël Ponge. © RFI/Mikaël Ponge
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« Apporter de l’information de qualité », telle est l’ambition d’AyiboPost selon Ralph Thomassin Joseph, le directeur de la publication de ce jeune média qui emploie 24 personnes, dont 16 journalistes et développeurs audiovisuels. « Un média jeune, dirigé et produit par des jeunes », se défend notre invité âgé de 35 ans qui explique être devenu journaliste du fait de l’« absence d’informations de qualité » en Haïti. « Je ne voulais pas reproduire ce que j’ai vu : un État irresponsable, des élites qui ont délaissé le pays. Il y a une génération de jeunes qui veut voir les choses autrement. On est une génération qui est en train de tout remettre en question. C’est dans cette optique-là qu’AyiboPost est né, en rupture à ce qui existait et que l’on questionne », précise Ralph Thomassin Joseph. AyiboPost insiste donc « sur des contenus explicatifs, produits en grande partie en créole pour être accessibles à davantage de personnes ». Des contenus qui « seront toujours gratuits » et sans publicité, ce qui permet « une indépendance pour mener des investigations notamment sur des dossiers de corruption qui impliquent des entreprises et des personnalités politiques ». Une indépendance qui dérange aujourd’hui. AyiboPost est la cible de menaces et d'enlèvements qui, malgré tout, ne démotivent pas ses membres. « On est un espace qui légitime un certain discours », résume Ralph Thomassin Joseph.

 

Guatemala : l’exil des juges

Erika Aifan, juge anticorruption du Guatemala a présenté, cette semaine, sa démission. Exilée aux États-Unis, elle n'est pas sûre de revenir un jour dans son pays. Elle a récolté des témoignages selon lesquels le président Giammattei aurait financé, en partie, sa campagne avec des pots-de-vin récupérés auprès de grandes entreprises du bâtiment. Elle s’est aussi occupée de dossiers mettant en cause des responsables militaires et des députés. Et Erika Aifan est loin d'être un cas isolé. En un an, pas moins de 15 juges ont ainsi quitté le Guatemala parce que le gouvernement arrête des magistrats qui enquêtent sur des affaires de corruption institutionnelles.

 

Pas de recomptage des voix en Colombie

L'autorité électorale colombienne a finalement renoncé à demander un recompte des bulletins de vote des élections sénatoriales du 13 mars, après que des incohérences dans le décompte initial ont suscité des soupçons de fraude à droite comme à gauche. « Pour la tranquillité des forces politiques, je ne vais pas déposer de demande de recomptage des bulletins », a déclaré le chef de l'autorité électorale, Alexander Vega, lors d'une réunion avec le gouvernement et des représentants des partis politiques. Sous le feu des critiques du pouvoir et de l'opposition, ce dernier avait annoncé, lundi 21 mars 2022, un nouveau décompte des bulletins de vote des élections à la Chambre haute. La gauche, qui a largement remporté les élections parlementaires (législatives et sénatoriales), avait réagi en dénonçant une tentative de manipulation. Le candidat de gauche à la présidence Gustavo Petro avait notamment estimé qu'il s'agissait de réduire les voix obtenues dans le décompte provisoire.

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