Référendum révocatoire au Mexique: «Obrador est en campagne permanente»
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Andres Manuel Lopez Obrador restera bien au pouvoir jusqu'à la fin de son mandat en 2024. Plus de 90% des votants au premier référendum révocatoire du pays ont souhaité que le leader de gauche nationaliste, élu président en 2018, aille jusqu'au terme de son mandat unique de six ans. Une victoire mais sur fond d’abstention, moins de 20% des Mexicains ont voté hier (10 avril 2022).
Exercice inédit de démocratie directe, Andrés Manuel Lopez Obrador en avait fait une promesse de campagne, lors de son élection en 2018 : pour la première fois dans l'histoire de leur pays, les Mexicains étaient appelés le dimanche 10 avril 2022 à participer à un premier référendum révocatoire du mandat présidentiel. La question était la suivante : « êtes-vous d'accord pour révoquer le mandat du président des États-Unis mexicains pour perte de confiance, ou pour qu'il reste jusqu'à la fin de son mandat ? ». Quinze millions ont répondu « oui ». C’est moitié moins que ceux qui ont voté pour lui en 2018. Pour autant, « jamais il n’admettra un rejet », explique notre invité David Recondo, chercheur au Centre de recherches internationales de Sciences Po qui estime que Lopez Obrador « exploitera symboliquement la victoire en parlant des 90% de oui, sans évoquer l’abstention ». Celle-ci pourtant atteint un record. Est-ce l’effet de l’appel au boycott lancé par les oppositions ? « Elles ont été entendues », estime David Recondo selon lequel « on pourrait avoir une recomposition des oppositions, aujourd’hui fragmentées, si elles arrivaient à exploiter cette abstention record ». Mais, précise-t-il : « la majorité silencieuse, ne s’identifie pas dans l’opposition ». Pour David Recondo, tout cela a été du « théâtre », permettant au président en poste d’ « être en campagne permanente et de donner l’impression qu’il fait beaucoup ».
La justice haïtienne face à l’insécurité
Les greffiers haïtiens seront en grève à compter de demain, mardi 12 avril 2022, pour une durée illimitée. Un mouvement de protestation pour tenter de faire bouger le gouvernement sur la question de l'insécurité qui mine tout le pays et n'épargne aucun secteur, pas même celui de la justice. En fin de semaine dernière, des dizaines d'avocats ont déjà manifesté à Port-au-Prince devant la résidence officielle du Premier ministre Ariel Henry pour exiger une relocalisation du Tribunal de première instance qui se trouve en pleine zone de gangs. Sans audience dans la capitale, depuis des mois, et face à cette nouvelle grève à venir, la surpopulation carcérale déjà extrême ne fait que s’aggraver en Haïti. Les prisons du pays ne sont en capacité de ne recevoir que 3.000 personnes, or aujourd’hui plus de 11.200 y sont détenues, et plus de 80% sont en attente de jugement, parfois depuis des années.
Le 1er tour de la présidentielle française vu des Amériques
Les photos d’Emmanuel Macron et de Marine Le Pen font la Une de beaucoup de journaux, de l’Argentine au Canada. Les alliés américains et européens de la France « cherchent à évaluer si Paris restera un partenaire fiable dans la guerre contre les forces de Poutine en Ukraine », notamment dans la perspective d’une victoire de Marine Le Pen, note la presse américaine. Si seules les Antilles et la Guyane avaient voté le 10 avril, Jean-Luc Mélenchon aurait été élu président de la République, dès ce dimanche.
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