Journal d'Haïti et des Amériques

États-Unis: le «Covid a été essentiel dans le renouveau syndical»

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Après une semaine de vote, ce 2 mai 2022 commence le dépouillement des bulletins sur le site LDJ5 d'Amazon de Staten Island à New York. Les quelque 1 800 employés de l'entrepôt étaient appelés à se prononcer pour ou contre la mise en place d'un syndicat. Sur le déclin, depuis plusieurs décennies, la syndicalisation retrouverait-elle de la vigueur aux États-Unis ? 

Christian Smalls, président de l'Amazon Labour Union, prend la parole lors d'un rassemblement devant une installation d'Amazon à Staten Island à New York, le dimanche 24 avril 2022.
Christian Smalls, président de l'Amazon Labour Union, prend la parole lors d'un rassemblement devant une installation d'Amazon à Staten Island à New York, le dimanche 24 avril 2022. © AP Photo/Seth Wenig, File
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Après la chaîne de café Starbucks, c’est au géant Amazon, l’un des plus gros employeurs des États-Unis, de faire face à un mouvement de syndicalisation. Un mois à peine après le vote positif de leurs collègues du site JFK8 de Staten Island à New York (1er avril 2022), leurs collègues de l’entrepôt LDJ5, situé juste en face, ont eux aussi eu à voter pour ou contre le ralliement à l’ALU, l’Amazon Labor Union, la semaine passée. Le dépouillement débute ce 2 mai 2022. « Un second vote absolument clé », selon notre invitée Donna Kesselman, professeure à l’Université Paris-Est Créteil, sociologue du Travail et spécialiste des droits sociaux aux États-Unis, pour « affirmer cet élan de syndicalisation qui a lieu dans certaines entreprises, car l’effet contagion est essentiel pour tenir dans les campagnes de syndicalisation qui sont ardues aux États-Unis ». En effet, Amazon dépense des millions de dollars en recourant à des entreprises d’évitement syndical pour dissuader les salariés de voter en faveur d’une syndicalisation. Malgré tout, on assiste bien à un renouveau syndical. Comment l’expliquer ? « Le Covid a été le déclencheur fondamental », explique Donna Kesselman. « La dégradation des conditions de travail, la poussée inflationniste et un marché du travail très tendu » ont joué en faveur de ce nouvel engouement que soutient le président Biden. 

Le 1er-Mai en Amérique latine 

1er-Mai, Journée internationale des travailleurs. Au Venezuela, ce sont notamment les personnels hospitaliers qui sont descendus dans les rues pour réclamer des « salaires justes et dignes ». Au Honduras, de manière inédite, la présidente Xiomara Castro, au pouvoir depuis bientôt 100 jours, a participé, elle, à une marche de plusieurs milliers de travailleurs à San Pedro Sula, à 180 kilomètres au nord de la capitale Tegucigalpa. À cinq mois de la présidentielle au Brésil, le 1er-Mai a été l'occasion d'un affrontement à distance entre le favori, l’ancien syndicaliste Lula qui mobilisait ses troupes devant un stade de foot de Sao Paulo, et le sortant, Jair Bolsonaro. Tandis qu’au Chili, trois personnes ont été blessées par balles lors de violents affrontements à Santiago, en marge de la manifestation syndicale. 

Un diplomate dominicain enlevé en Haïti 

Le gouvernement de République Dominicaine l’a confirmé, dimanche 1er mai 2022 : Carlos Guillen, conseiller agricole de la Légation dominicaine à Port-au-Prince, a été enlevé vendredi à la mi-journée à Croix-des-Bouquets, dans la banlieue de la capitale. Le gouvernement dominicain exige des autorités haïtiennes « une enquête immédiate pour sa libération "saine et sauve" ». Le rapt a été perpétré par le gang 400 Mawozo, qui contrôle Croix-des-Bouquets, et qui, en octobre 2021, avait séquestré 17 missionnaires américains et leurs parents. Selon la presse dominicaine, le gang aurait demandé une rançon de 500 000 dollars pour le diplomate soit libéré. 

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