Enlèvements en Haïti: «on vit la peur au ventre»
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La 9ème édition du prix Philippe Chaffanjon a récompensé cette année 2022 Milo Milfort, 35 ans, journaliste indépendant pour son reportage multimédia «Enlèvements en Haïti : piégés par la peur» réalisé pour Enquet’Action. Il est notre invité.

Selon les derniers chiffres de la Cellule d’observation de la criminalité que nous vous révélons en exclusivité, au moins 90 personnes ont été enlevées en Haïti au mois de mai 2022, contre une trentaine en avril. Les rapts collectifs ont aussi connu une nette augmentation le mois dernier. Si l'on compare les chiffres du premier trimestre de l'an dernier et ceux de cette année, c'est une hausse de plus de 58%. Un phénomène qui n’épargne personne comme le raconte Milo Milfort dans son enquête « Enlèvements en Haïti, piégés par la peur », récompensé par le prix Phillipe Chaffanjon 2022. Un reportage réalisé dans la douleur car « le contexte sécuritaire nous empêche d’avoir accès à certains endroits, parce qu’il était difficile de faire parler les victimes », explique le lauréat qui dénonce « la normalisation du kidnapping qui suscite un climat de peur dans le pays, on vit la peur au ventre, chacun son tour, n’importe qui peut être kidnappé n’importe où ». Un fléau qui a poussé de nombreux haïtiens à l’exil. Selon Milo Milfort, « ce n’est que dans 20 ou 30 ans que l’on saura ce qu’on a perdu avec les enlèvements ».
Regain de tensions contre les Haïtiens en République Dominicaine
Nous vous parlions plus tôt, cette semaine, de la recrudescence d’expulsion de migrants haïtiens par la République Dominicaine. En moins de deux semaines, 1 700 personnes dont 76 enfants ont été renvoyés à la frontière, certains dénoncent avoir subi des violences de la part des agents dominicains. Ce regain de tension envers les Haïtiens est survenu suite à un incident qui a eu lieu sur un chantier de construction à Sant-Domingue, capitale de la République Dominicaine. C’est ce qu’a détaillé Edwin Paraison, président de la Fondation binationale Zilé, à notre correspondante Amélie Baron.
Et à la Une du journal de la 1ère : les Guyanais consomment sans le savoir des milliers de micro particules plastiques chaque année.
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