En Équateur, «le gouvernement doit avancer les élections» pour l’ancien président Rafael Correa
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Après les manifestations massives en Équateur, place aux négociations. Les communautés autochtones protestaient contre la cherté de la vie et le coût du carburant. L’ancien président Rafael Correa estime que le gouvernement est en échec et qu’il doit avancer les élections. Ce dernier, en exil en Belgique, est accusé par l’actuel président Guillermo Lasso d’être l’un des commanditaires de ces manifestations pour déstabiliser le pays.

En Équateur, le gouvernement et la Conaie, la Confédération des nationalités indigènes du pays se sont mis d’accord jeudi pour entamer des discussions. Cet accord a permis de mettre fin à 18 jours de manifestations massives dans le pays, les communautés autochtones protestaient contre la vie chère, notamment le prix du carburant. Les deux parties ont donc trouvé un accord pour organiser des tables rondes, au cours desquelles les différentes revendications des manifestants doivent être étudiées. Le gouvernement a déjà réduit le litre de carburant de 15 centimes. Mais ce n’est pas assez, pour l’ancien président du pays, le socialiste Rafael Correa : « on ne peut pas avoir de manifestations aussi fortes pour se contenter de 15 centimes de réduction du prix de l’essence et laisser en place un gouvernement tout à fait impopulaire ». Au micro de Marie Normand, pour RFI, il souligne que la Conaie a soutenu Guillermo Lasso par le passé, « eux-mêmes l’ont fait président, ils ont fait gagner un programme néo-libéral. Et après un an, ils protestent contre le néo-libéralisme ! » L’ancien chef d’État socialiste estime que le gouvernement, de son côté, doit accepter son échec. « Il doit avancer les élections pour résoudre démocratiquement le conflit », martèle-t-il, en rappelant que le président Lasso a été cité également dans le scandale des Pandora Papers.
À peine l’accord trouvé, en Équateur, entre la Conaie et le gouvernement, les relations se sont aussitôt tendues entre les deux camps. En cause : une interview du président Guillermo Lasso, dans laquelle il aborde les présumés soutiens financiers reçus par les grévistes. « 15 millions de dollars », dit-il, financés par le trafic de drogue. Ces propos ont suscité un tollé, mais le chef d’État ne s’est pas arrêté là. Il affirme que l’ombre de son prédécesseur, Rafael Correa, plane sur ces manifestations. Aujourd’hui en exil en Belgique, condamné dans son pays pour corruption, il chercherait à déstabiliser le pouvoir en place, selon Guillermo Lasso. « Il me surestime : il croit qu’avec un iPhone, avec Twitter, je peux contrôler les manifestations en Équateur », sourit Rafael Correa, qui se dit « persécuté » par le gouvernement et nie toujours les accusations qui lui sont portées. « Si c’était vrai, je n’aurais pas reçu l’asile politique de la Belgique. Cette décision, c’est reconnaître qu’on est des persécutés politiques, pas des corrompus ».
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