365 jours de guerre en Ukraine. Un conflit au retentissement mondial. Un an après le début de l'invasion russe, quelles conséquences de ce conflit pour le continent américain et Haïti ? C'est une édition spéciale de votre rendez-vous des Amériques.

Un an de guerre en Ukraine, un an d’assistance militaire américaine qui ne se dément pas de la part des États-Unis. Ce 24 février 2023, Washington annonce d’ailleurs une nouvelle tranche d’aide d’un montant global de 2 milliards de dollars. Une aide massive, continue, défendue par Joe Biden lors de sa visite surprise en début de semaine à Kiev, même si les Ukrainiens n’obtiennent pas tout ce qu’ils demandent, comme l'explique à Guillaume Naudin, l’ancien Colonel des Marines et haut conseiller du Centre pour les études stratégiques et internationales à Washington, Mark Cancian.
Une année de guerre qui a contribué à « périphériser » l'Amérique latine dans le jeu global d’après notre invité Kevin Parthenay, professeur de Sciences politiques à l'Université de Tours. Face à l’invasion russe, les pays latino-américains ont opté pour différentes stratégies : « une condamnation forte (Chili, Colombie, Costa Rica), une neutralité accompagnée d’une condamnation de l’invasion russe (Brésil, Mexique), une neutralité accompagnée d’une légitimation des positions russes (Salvador), un soutien ferme de la Russie (Bolivie, Cuba, Nicaragua, Venezuela) », explique-t-il. Ainsi, cette guerre a révélé un peu plus que l’Amérique latine ne parle pas d’une seule voix, même si, note Kevin Parthenay, la volonté de « non intervention dans un conflit étranger » a été la preuve d’une volonté « de laisser tous les canaux de discussion ouverts ».
Enfin, même si plus de 9 000 km séparent Kiev et Port-au-Prince, la guerre en Ukraine a aussi eu un impact économique sur Haïti. L’inflation a bondi. Un an après le début de l’invasion russe, elle a bondi à 48,3%. En un an, « elle a pratiquement doublé »,note l’économiste Enomy Germain, conséquence « de la montée des prix sur le marché international ». Aujourd’hui, 48% de la population haïtienne se retrouve en insécurité alimentaire, du fait de cette inflation, note Enomy Germain, qui précise également que la guerre a eu pour conséquence « une baisse des transferts privés vers Haïti », la diaspora souffrant elle-même de cette inflation généralisée.
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