Deux ans après l’assassinat de Jovenel Moïse, l’enquête piétine
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Le 7 juillet 2021, un commando d’une vingtaine d’hommes fait irruption chez le président, à Port-au-Prince. Il est tué par balles et son épouse blessée. Depuis, le pays s’enfonce dans la violence et la justice piétine en Haïti. L’autre instruction, ouverte aux États-Unis, progresse plus rapidement.

La justice américaine a déjà organisé un procès, celui d’un ancien informateur de la drug enforcment administration, Rodolphe Jaar. Il a avoué avoir fourni de l’argent et des armes au commando qui a mené l’attaque, composé essentiellement de Colombiens, et a été condamné le mois dernier à la réclusion criminelle à perpétuité. Dix autres personnes sont incarcérées dont deux responsables de la société de sécurité soupçonnée d’avoir recruté les mercenaires colombiens, arrêtés au début de l’année 2023 en Floride.
En Haïti, une « lenteur inacceptable »
Le défenseur des droits fait part de sa préoccupation et de son inquiétude, rappelant que « l’insatisfaction est quasi-totale » et se désole : « la coupe de la barbarie est remplie de sang, sous le parapluie de l’impunité et la bénédiction de la corruption. » Le CARDH lui aussi déplore l’absence de progrès et réclame la création d’un tribunal spécial international, qui pourrait agir « au-delà des frontières, explique le directeur de l’organisation Gédéon Jean, les problèmes de procédure, de compétence et de moyens seront résolus et ce tribunal sera à l’abri des influences d’argent, politiques et autres. »
L’ONU martèle son appel pour la création d’une force multinationale
Pour la troisième fois en moins d’une semaine, le secrétaire général de l’ONU a répété qu’Haïti avait besoin d’un appui international, une force qui viendrait soutenir la police haïtienne dans sa lutte contre les gangs. « Rien de ce qui a été dit n’est nouveau, commente le journal Le Nouvelliste, les solutions possibles paraissent toujours aussi loin. » Le quotidien rappelle que le Premier ministre et son opposition sont incapables de se mettre d’accord. « Les plus optimistes espèrent qu’un déclic accouchera d’un nouvel ordre des choses, les autres redoutent que les mois à venir ressemblent beaucoup à ceux déjà écoulés depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse. Tout est possible, même le pire. Surtout le pire. »
Enquête sur la dégradation de la citadelle Laferrière, avec nos partenaires d’Ayibopost
Le site d’information, connu pour la qualité de ses enquêtes et de ses reportages, publie un long article sur les dangers qui menacent le parc national Citadelle, Sans-souci, Ramiers, signé Wethzer Piercin. Le site est classé au patrimoine mondial de l’Unesco depuis le début des années 1980, pour préserver « les premiers monuments à avoir été construits par des esclaves noirs ayant conquis leur liberté » avait alors souligné l’institution. Mais après avoir été une première fois sauvé de la ruine, le parc est délabré. L’insécurité, la difficulté pour les équipes techniques à circuler librement, les tensions et la précarité des habitants du site, l’absence de financement de l’État ainsi que la multiplication des organismes et structures techniques censées intervenir sur les lieux ont contribué à la situation actuelle. Certains se demandent même si le parc ne risque pas de perdre son statut au patrimoine mondial.
⇒ À lire sur Ayibopost : «La Citadelle risque de perdre son statut de patrimoine mondial»

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Alerte aux algues sargasses en Guadeloupe.
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