Paraguay: «Le clientélisme est favorisé par la coopération avec Taïwan»
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Le nouveau président du Paraguay, Santiago Peña, élu le 30 avril, prend ses fonctions ce mardi 15 août 2023. Qui est-il ? Quelles sont ses priorités ? Pourquoi souhaite-t-il maintenir des relations avec Taïwan ? Julien Demelenne, doctorant à l’EHESS est l’invité de ce rendez-vous.

La priorité de Santiago Peña « c'est surtout l'emploi, explique Julien Demelenne. Il a promis de créer 500 000 emplois. On verra s’il tient sa promesse. Mais il existe une contradiction entre une ligne libérale, liée à ses études à l’Université de Columbia (États-Unis) et la vision conservatrice de son parti [le parti Colorado, au pouvoir de façon presque ininterrompue dans le pays depuis sept décennies]. Car ce parti cherche une politique plus clientéliste, en créant des emplois dans la Fonction publique pour avoir des électeurs », estime le chercheur. La pauvreté, « qui touche près de 25% de la population, est l’un des grands défis » qui attend aussi Santiago Peña, selon Julien Demelenne.
L’un des 13 derniers pays au monde à reconnaître Taïwan
Lors de la campagne, Santiago Peña a assuré qu’il était hors de question pour lui de rompre les relations avec Taïwan. Le Paraguay est l’un des 13 derniers pays au monde à reconnaître l’île. « Taïwan a mené une relation avec la classe politique depuis la dictature d'Alfredo Stroessner (1954-1989), sous forme d’une coopération qui bénéfice à la classe politique » et au « clientélisme » au Paraguay, analyse Julien Demelenne.
Une quatrième inculpation vise Donald Trump
La justice de l'État de Géorgie accuse l’ancien président américain Donald Trump, avec 18 autres personnes, de tentative de fraude électorale lors de la présidentielle de 2020, perdue face à Joe Biden. « L'acte d'accusation soutient que les mis en cause se sont livrés à une entreprise de délinquance en bande organisée pour tenter d'inverser le résultat de l'élection présidentielle en Géorgie », a expliqué la procureure du comté de Fulton, Fani Willis, lundi soir (14 août 2023). Le procès devrait avoir lieu d'ici à six mois environ. Si le chef d’accusation fait référence à la « délinquance en bande organisée », c’est en raison d’une « loi qui vient de la lutte anti-mafia et qui permet de relier plusieurs affaires de différents États […] ce qui permet d’avoir une argumentation plus solide », explique Lauric Henneton, maître de conférences à l’Université de Versailles Saint-Quentin, joint par Christophe Paget. « Et toute la moelle de cette affaire-là, poursuit-il, est de montrer que ce n’est pas un cas isolé, qu’il y a eu d’autres tentatives de trucage de l’élection dans d’autres États où le score était assez serré [en 2020] comme dans l’Arizona […]. Il s’agit de montrer qu’il y a eu une conspiration pour faire élire Donald Trump alors qu’il n’était pas en tête. »
Haïti : une manifestation contre les gangs dispersée à Carrefour-Feuilles
Les gangs continuent d'étendre leur emprise en Haïti. Depuis ce week-end, une série d’attaques a eu lieu à Carrefour-Feuilles, dans le sud-est de la capitale Port-au-Prince. Des habitants qui refusent de quitter leur maison, malgré la violence des gangs, ont manifesté ce lundi (14 août) pour demander l’intervention des forces de l’ordre, et ont été dispersés à coup de gaz lacrymogène, car « la foule a, semble-t-il, voulu prendre la direction de la cour de cassation, où se déroulaient les funérailles de l’ancien président Boniface Alexandre, en présence des principales autorités dont le Premier ministre de facto Ariel Henry. C’est à ce moment qu’elle a été violemment dispersée au Champ de mars, principale place publique de la capitale », précise Gotson Pierre, rédacteur en chef de l’agence Alterpresse.
Le journal des Outre-mer
La récolte de sucre 2023 en Guadeloupe ne restera pas dans les annales, explique Benoît Ferrand, d’Outre-mer La 1ère.
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