Le président colombien en Chine: «Petro essaie de parler à tous»

Le président colombien, Gustavo Petro, est en Chine pour une visite d’État durant laquelle il doit rencontrer son homologue Xi Jinping. La Chine est devenue, en quelques années, le 2è partenaire commercial de la Colombie. Une relation de plus en plus solide entre les deux pays, que décrypte notre invité Pascal Drouhaud, spécialiste des Relations internationales.

Gustavo Petro et Xi Jinping, le 25 octobre 2023, à Beijing, Chine. © Ken Ishii/AP

Depuis les années 2000, les échanges commerciaux entre la Chine et la Colombie ont explosé et « s’est concrétisée dans les années 2010 par des investissements chinois dans les infrastructures, notamment les transports, l’énergie et les matières premières », explique Pascal Drouhaud, président de l’Association LATFRAN. Parmi ces projets en cours, le métro aérien de Bogota, construit par des entreprises chinoises. Le sujet devait être abordé lors de l’entretien entre Gustavo Petro et Xi Jinping. Sur l’aspect économique, il sera aussi question des Nouvelles routes de la soie.

Cette visite s’inscrit aussi dans un cadre international particulier : « l’Amérique latine recherche un leadership, une nouvelle place au niveau des relations internationales. Lula essaie d’occuper cette place, mais Petro essaie lui aussi d’apparaître comme un nouveau partenaire. […] Il essaie de parler à tous », affirme Pascal Drouhaud. Au risque de froisser son allié historique, les États-Unis ? « Le risque existe, analyse Pascal Drouhaud. La Colombie et les États-Unis est une relation stratégique : elle porte sur des questions de sécurité, de trafic de drogue. La Colombie ne peut pas s’affranchir de cette réalité, une réalité économique et géographique. Le premier partenaire reste les États-Unis qui sont aussi le premier investisseur. »

De son côté, la Chine s’intéresse à l’Amérique latine car elle est « à la croisée du Pacifique, regardant vers l’Europe, vers le Nord. L’Amérique latine est aux portes des États-Unis », l’enjeu géopolitique est important. Pékin exporte aussi énormément de matières premières : « cuivre, nickel, fer, pétrole et produits agroalimentaires » et étend peu à peu ses partenariats commerciaux. Elle en a noué dans la plupart des pays du continent et compte encore renforcer cette relation dans les années à venir.

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