Brésil : les terres indigènes restent menacées, un an après l’arrivée de Lula
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Lors de son investiture, le président brésilien Lula a fait de la défense des droits indigènes l’une de ses priorités. Il a notamment créé un ministère des peuples indigènes et légalisé de nouveaux territoires. Mais, même sous son mandat, les communautés autochtones sont toujours menacées. Au cœur des débats, le projet de loi dit du « cadre temporel ».
Entre la légalisation de nouvelles terres indigènes et le retour d’aides sociales, Ludimar, autochtone du peuple Kokama, reconnaît un progrès. Mais les promesses du président Lula sont, selon lui, difficiles à appliquer : « Le gouvernement et la figure de Lula ne dirigent pas le pays seuls. Le Parlement est essentiel ». L’association des peuples indigènes du Brésil, l’APIB, parle d’un bilan en demi-teinte, à travers la voix de son coordinateur exécutif Dinanam Tuxa, qui regrette « principalement la lenteur des démarcations de ces terres indigènes et de la négociation qui a lieu au Parlement. […] Mais si je dois penser aux aspects positifs, je dirais que les relations avec le gouvernement sont bien meilleures, dans le sens où l’on peut faire entendre nos revendications ».
Le projet de loi du « cadre temporel », rejeté par la Cour suprême, puis approuvé par le Sénat, est au cœur des débats. Ce projet limite notamment la reconnaissance de territoires indigènes aux territoires qu’ils occupaient ou qu’ils contestaient au moment de la promulgation de la Constitution, en 1988. Lula a opposé un veto partiel à ce projet qui comporte encore de nombreuses menaces, pour Mauricio Terena, avocat de l’APIB : « Il s’agit d’assouplir la politique de non-contact avec les peuples indigènes, de permettre la plantation d’organismes génétiquement modifiés sur des terres indigènes. Dans un sens, c’est aussi le retour d’une politique assimilationniste de la période de la dictature, qui consiste à refuser le droit au territoire aux indigènes qui perdent leurs caractéristiques culturelles ».
Après de nombreux reports, un vote au Congrès au sujet des vetos présidentiels pourrait à nouveau valider le cadre temporel et ses autres mesures ce jeudi (14 décembre 2023). L’association des peuples autochtones prépare un nouveau recours devant la Cour suprême et des manifestations sont prévues.
Haïti : les États-Unis sanctionnent de nouveaux acteurs politiques
Les États-Unis ont imposé des sanctions à l’ancien Premier ministre Jean-Max Bellerive et notamment deux ex-sénateurs. « Ils sont épinglés pour leur participation à des activités de corruption », explique Gotson Pierre, rédacteur en chef d’AlterPresse, citant un communiqué des autorités américaines. Ces personnes ne sont plus admissibles sur le territoire américain. « La semaine dernière, rappelle-t-il, ce sont 4 chefs de gangs qui ont été sanctionnés par Washington pour assassinat, enlèvements contre rançon, vols, viols, pillages et incendies ». Ces sanctions américaines visent aussi Jean Alain Rodriguez Sanchez, ancien procureur général de République Dominicaine. Des acteurs politiques au Guatemala sont aussi concernés.
Le Journal de la 1ère
En Guyane, Médecins du Monde, la CIMADE et le COMEDE montent au créneau pour défendre les droits des demandeurs d’asile.
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