Guatemala : « L’arrivée au pouvoir de Bernardo Arévalo est un tournant »
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Le nouveau président aura arraché sa victoire, dû faire face aux pressions politiques et judiciaires depuis son score surprise au premier tour de la présidentielle l’année dernière. Ce qu’il appelle « l’élite corrompue » lui a mis des bâtons dans les roues jusqu’à faire durer les débats au Parlement si longtemps que l’investiture a commencé hier (14 janvier 2024) avec plus de neuf heures de retard sur l’horaire prévu initialement. « C’est presque un miracle qu’il arrive là où il est », commente Garance Robert, chercheuse doctorante à l’Université de Montréal au Canada.

« C’est un système complètement coopté mais la victoire d’Arévalo a montré qu’il demeure au sein des institutions et de l’État des personnes prêtes à faire basculer le système vers davantage de transparence et d’une lutte contre la corruption. » Bernardo Arévalo compte s’appuyer sur elles et il a déjà fait savoir qu’il allait convoquer la procureure générale, à l’origine de l’offensive judiciaire contre lui et son parti ces derniers mois, pour la pousser à la démission. L’un des avantages du nouveau président, selon la chercheuse, est qu’il « n’a aucune casserole, il n’est mouillé dans aucune affaire de corruption » donc ses adversaires ne disposeront d’aucun levier contre lui.
Bernardo Arévalo n’a pas fait tomber tous les obstacles, « il lui faudra du temps, de l’énergie et beaucoup de stratégie politique, de diplomatie et d’intelligence », analyse Garance Robert en rappelant que le nouveau président du Guatemala dispose d’un avantage important : un fort soutien populaire et le soutien de la communauté internationale, États-Unis et Union européenne en tête.
Les communautés autochtones ont protégé l’investiture hier (14 janvier 2024), affirmant ne pas protéger une personne mais l’état de droit ; « c’est une question compliquée qui peut le fragiliser davantage sur sa gauche car sa victoire est une forme de préservation de l’état de droit, même si certains considèrent que cet état de droit n’existe pas, du fait de la discrimination et d’un système raciste », commente la chercheuse en ajoutant que « malheureusement, le cabinet choisi par Bernardo Arévalo n’est pas très représentatif des peuples autochtones ». La chercheuse nuance : « cela dit, on peut aussi interpréter cela comme une stratégie pour montrer patte blanche auprès des élites avant peut-être davantage d’ouverture dans les mois qui vont suivre, une fois que son pouvoir sera un peu plus installé et qu’il y aura des personnes de confiance au sein des institutions. »
Premier caucus dans l’Iowa, le rôle des évangéliques
Donald Trump est donné grand favori de cette première journée de primaires aux États-Unis, les sondages le créditant de près de 40 points d’avance sur ses principaux rivaux Nikki Haley et Ron DeSantis. Le vote d’aujourd’hui dans l’Iowa devrait surtout permettre de mesure l’ampleur du soutien dont dispose l’ancien président, notamment parmi les évangéliques qui représentent les deux tiers de l’électorat républicain dans l’État. Le leader le plus influent de la communauté soutien le très conservateur de Floride, même s’il se dit « reconnaissant de tout ce que Donald Trump a fait pour nous » comme la nomination de juges conservateurs à la Cour suprême, menant à la fin du droit fédéral à l’avortement, ou encore le transfert de l’ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem, mais pour lui, il faut tourner la page pour laisser la place à un homme « qui puisse être éligible en novembre et ce pour deux mandats », comprendre Ron DeSantis. Cela ne suffira sans doute pas car au niveau national, la plupart des grands leaders évangéliques soutiennent largement Donald Trump.
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