Journal d'Haïti et des Amériques

Haïti : la BSAP sème le chaos à Ouanaminthe

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L’obscure Brigade de sécurité des aires protégées a montré les muscles après le limogeage de son patron, Jeantel Joseph démis de ses fonctions de chef de l’Agence nationale des aires protégées dont dépend la BSAP. Des hommes armés appartenant à cette brigade ont provoqué des troubles à Ouanaminthe, dans le Nord-est.

Des agents de la Brigade de sécurité des aires protégées ont essayé d’attaquer et de piller le bureau des douanes à Ouanaminthe (Haïti). Photo datée du 14 septembre 2023, la veille de sa fermeture suite à un différend entre la République dominicaine et Haïti. (Image d'illustration)
Des agents de la Brigade de sécurité des aires protégées ont essayé d’attaquer et de piller le bureau des douanes à Ouanaminthe (Haïti). Photo datée du 14 septembre 2023, la veille de sa fermeture suite à un différend entre la République dominicaine et Haïti. (Image d'illustration) © OCTAVIO JONES / REUTERS
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Des agents de la BSAP ont essayé d’attaquer et de piller le bureau des douanes. Des « représailles », commente Frantz Duval le rédacteur en chef du Nouvelliste, qui rappelle que « la BSAP est une petite brigade à l’intérieur de l’Agence nationale des aires protégées mais une petite brigade qui regroupe aujourd’hui des centaines ou des milliers d’hommes armés qui ne relèvent que de Jeantel Joseph. » Les hommes armés ont été repoussés par la police hier (24 janvier 2024) à Ouanaminthe, « c’est la première fois depuis longtemps qu’un corps constitué de la République est en train d’affronter la police », souligne Frantz Duval. Alors que le gouvernement a nommé une commission pour prendre la tête de la brigade, ses membres « ont voulu dire qu’ils étaient là, qu’ils réclamaient même le pouvoir pour leurs alliés et pour leur chef. »

Parmi ces alliés, l’ancien putschiste Guy Philippe qui appelle depuis plus d’une semaine à des manifestations contre le gouvernement, dans plusieurs villes du pays. Une petite marche a également eu lieu à Port-au-Prince ce mercredi (23 janvier 2024), « il faut dire qu’il n’y avait pas beaucoup d’agents de la BSAP dans la capitale, il n’y a pas d’aire à protéger, pas de forêt, pas de mangrove… les agents de la BASP sont plutôt en province et c’est peut-être pour cette raison que Port-au-Prince est encore tranquille », analyse le rédacteur en chef du Nouvelliste, en rappelant que deux jours plus tôt « il y avait eu une autre manifestation à Hinche et Jeantel Joseph qui était encore directeur de l’ANAP à l’époque avait paradé avec ses hommes et disait qu’il voulait marcher sur Port-au-Prince et faire la révolution et renverser Ariel Henry. »

Rencontre avec le « semeur de forêt »

Omar Tello s’est fait connaître en Équateur et bien au-delà en recréant 7 hectares de forêt tropicale sur une zone initialement déboisée pour l’agriculture. Les médias du monde entier sont venus visiter ce qu’il appelle son « jardin des orchidées » à Puyo, aujourd’hui menacés par l’extension urbaine. « Il y a une maison à 100 mètres, explique Omar Tello, à tout moment ils peuvent construire et selon la loi, je devrais couper des arbres pour qu’ils ne risquent pas de tomber sur les maisons. » L’homme regrette de ne pouvoir s’appuyer sur les autorités : « tout le monde ne travaille qu’à court terme. Le Conseil municipal ne planifie que pour ses 4 ans de mandat, or avec la nature, il faut du long terme. Il faut une vie pour obtenir une restauration intégrale. »

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