Haïti: inquiétude de la diaspora au Canada
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Après des jours de discussions et de confusion, le Conseil présidentiel de transition doit officiellement entrer en fonction ce lundi 1er avril 2024. Mais quelques incertitudes planent toujours. Selon Radio Télé Métronome, les alliés du Premier ministre démissionnaire ne veulent pas de ce conseil, ils espèrent encore obtenir que le président de la Cour de cassation prenne le relais. En attendant une issue à la crise politique, les Haïtiens de la diaspora au Canada s’inquiètent.

La diaspora haïtienne compte plus de 165 000 personnes, dont Karine Coen-Sanchez, doctorante en Sciences sociales. Elle a co-signé une tribune parue il y a quelques jours dans le journal Le Devoir. Les signataires y dénoncent le manque d'implication du Canada dans la recherche de solutions à la crise en Haïti. Si le pays a été le premier à prendre des sanctions contre les acteurs économiques de la crise, le Canada a ensuite refusé de s'impliquer davantage et a notamment décliné l'offre de diriger la mission multinationale de soutien à la police haïtienne.
Les signataires appellent le gouvernement canadien à clarifier sa position : le Canada fait-il partie des pays qui envoient des armes en Haïti ? Selon un rapport de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime datant de 2023, Haïti ne fabrique officiellement aucune arme à feu. La quasi-totalité est donc importée, légalement ou non. Et si la majorité provient des États-Unis, pointe le rapport, les signataires de la tribune demandent au Canada de se positionner contre ce trafic. La diaspora déplore aussi un manque de moyens et de ressources des organisations dédiées au soutien psychologique des Haïtiens. Le gouvernement canadien doit être « plus généreux », exige la tribune pour permettre une meilleure prise en charge de ces personnes que l'immigration ou les déplacements forcés ont rendu vulnérables.
Effondrement du système médical en Haïti
La presse haïtienne de ce lundi 1er avril rappelle à quel point les violences des gangs ont fait s'effondrer le système de santé. C’est un reportage à lire dans le Miami Herald. « Avant même qu'une alliance destructrice de gangs armés ne commence à brûler les hôpitaux, les centres de soins et les pharmacies d'Haïti... le secteur de la santé du pays se trouvait dans une situation critique », écrit le journal, avec « des médecins, des infirmières et d'autres membres du personnel médical enlevés et tués ».
Aujourd’hui, confrontés à une situation de violence extrême, les médecins et les infirmières tentent de quitter le pays. Nombreux sont ceux qui partent aux États-Unis, dans le cadre du programme humanitaire mis en place par l’administration Biden. Environ 30 institutions médicales ont dû fermer leurs portes dans la capitale Port-au-Prince, selon le Miami Herald. « C’est très frustrant », explique un jeune médecin interviewé par le journal. Si un centre de soins est ouvert, les patients très souvent ne peuvent pas s’y rendre, à cause des tirs ou des rues bloquées. Et les blessés par balles ne peuvent pas être soignés, ces centres manquent de médicaments et de réserves de sang, explique le médecin. Le système de santé en Haïti est devenu un patient en soins intensifs, conclue le Miami Herald.
Aux États-Unis, un nouvel outil pour lutter contre l’avortement
Les conservateurs anti-IVG ont trouvé un nouveau moyen pour défendre leur cause : il s'agit de fausses cliniques qui font tout pour empêcher les femmes d'interrompre leur grossesse. Elles sont nombreuses : 2 500 sur tout le territoire américain, c'est trois fois plus que le nombre de clinique pratiquant des IVG. Un film raconte leur histoire et leur essor. Preconceived vient d'être projeté au festival South by Southwest où il a reçu un prix spécial du jury.
Le journal de la 1ère
Un magistrat « exfiltré » de Guyane suite aux menaces d’une organisation criminelle brésilienne.
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