À l’écoute des océans pour la Fête de la science
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C’est la Fête de la science, jusqu’au 14 octobre, avec des milliers d’évènements en France, dans les Outre-mer et à l’international, autour du thème : un océan de savoirs. L’occasion de découvrir une discipline en plein essor : la bioacoustique marine ou comment se mettre à l’écoute des océans ?
L’océan qui est tout sauf le monde du silence comme nous l’ont fait remonter des profondeurs les chercheurs en bioacoustique qui étudient les sons émis par les animaux marins à la fois pour comprendre leurs interactions et leur communication, mais aussi pour décrire leur paysage sonore, et même estimer l’état de santé des écosystèmes à leur son. Car il est fondamental, vital même pour les cétacés de pouvoir s’entendre. Malgré la pollution sonore engendrée par nos activités humaines. À commencer par les baleines. L’ensorcelant chant des baleines à bosse tel que l’a enregistré dans l’océan Indien le bio-acousticien Olivier Adam professeur et chercheur au sein de l’équipe de communication acoustique du CNRS à Sorbonne Universités.
Saviez-vous que c’est grâce à la forme spécifique de leur larynx que les baleines à bosse peuvent produire ces sons hyper graves et ces mélodies très complexes, c'est une équipe internationale de biologistes marins et de bioacousticiens de l’université du Danemark-du-Sud qui a réussi à montrer dans une étude parue dans la revue Nature en février 2024 et relayée par Le Monde que les baleines à fanions dont font partie les baleines à bosses sont dotées d’un larynx particulier qui leur permet de vocaliser en continu, un peu comme une cornemuse.
Plus fort encore chez les baleines à bosse connues pour l’étendue de leur tessiture : 7 octaves (par comparaison, nos meilleures divas n’en maîtrisent que 3) sont même capables de produire simultanément deux notes, une grave et une aiguë, d’où l’extrême complexité de leurs chants. Seule ombre à ce tableau musical : les fréquences utilisées par les baleines (entre 30 et 300 hertz) correspondent précisément à la bande de fréquence des bruits émis par les moteurs des bateaux. Voilà pourquoi les bioacousticiens nous alertent aussi sur l’impact de la pollution sonore et sur toutes les espèces vivant dans les océans. Car ce bruit de fond permanent perturbe aussi le sonar des animaux marins et donc leur orientation et leurs migrations. Un impact qui commence heureusement à être pris en compte grâce à l’engagement de bioacousticiens comme Jérome Sueur au Museum national d’histoire naturelle ou Laurent Chauvaud à Brest qui ont réussi à démontrer avec leurs hydrophones et autres capteurs à quel point les ondes sonores se propageaient à toutes les profondeurs et comment cela affectait la survie même des animaux marins, car tous communiquent sous l’eau.
Et quand ce ne sont pas les orques, ce sont les dauphins qui sifflent
Le sifflement des dauphins enregistré par la cétologue Fabienne Delfour qui étude la communication chez les dauphins entre les mères et leurs petits une communication qui passe par le toucher et par les sons comme chez la plupart de mammifères marins et notamment les plus impressionnants d’entre eux, les cachalots. Le chercheur plongeur François Sarrano est devenu le spécialiste incontesté, leur plus merveilleux défenseur et leur meilleur ami, comme le prouve cet extrait en cachalot, s'il vous plaît (à écouter dans le son).
Vous voyez ce qui vous reste à faire pour tenter le câlin avec un cachalot entre deux clics, notre manière à nous de célébrer la fête de la science et un océan de savoirs sur les bonnes sondes de RFI.
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