Le collectif Lamomali, emmené par -M-, Fatoumata Diawara et Toumani Diabaté, livre son «Totem»
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C'est l'une des sorties de disques très attendues de ce vendredi 24 avril : Totem. Il s'agit du deuxième album du collectif Lamomali, ensemble franco-malien emmené par le chanteur -M-, la diva malienne Fatoumata Diawara et les joueurs de kora Toumani et Balla Diabaté.

Tout commence par un coup de cœur. Coup de cœur pour un pays, une terre du Sahel, le Mali, et coup de cœur amical pour le joueur de la kora, Toumani Diabaté. Lorsque Matthieu Chédid (dont le double musical et scénique est -M-) découvre le Mali il y a vingt ans, le chanteur et guitariste français, lui-même descendant d'une famille de poètes et de chanteurs (sa grand-mère Andrée Chédid et son père Louis) se sent connecté à cette culture et se lie à Toumani, griot de la 71e génération et virtuose de l'instrument traditionnel à 21 cordes.
Toumani lui suggère un projet commun, ce sera Lamomali. Les complices sortent en 2017 un premier album avec la chanteuse Fatoumata Diawara, métissant les musiques traditionnelles maliennes, avec le disco, la pop et le funk, pour une fête dansante. Le succès est immédiat : l'album s'écoule à 300 000 exemplaires, est récompensé d'une Victoire de la musique et la tournée rassemble près plus de 500 000 exemplaires qui plébiscitent notamment le tube « Bal à Bamako ».
Huit ans plus tard, à l'initiative de Toumani Diabaté, le collectif se reforme. Mais Toumani Diabaté meurt subitement en juillet dernier à l'âge de 58 ans.
Le griot avait déjà enregistré des morceaux. Son fils, Balla, griot de la 72e génération, lui succède à la kora. Avec notamment le titre « Bel ami », ou le titre éponyme « Totem » (sur lequel on entend sa voix), cet album est un hommage à Toumani Diabaté.
-M- explique avoir ressenti une expérience quasi mystique en enregistrant cet album. Et de fait, outre Toumani Diabaté, il convoque des musiciens décédés, ou peut-être juste partis dans une autre dimension. Par exemple, avec « Ad Vitam » il cite, en compagnie du contre-ténor Philippe Jaroussky, le « I Love You So » de Cassius à la mémoire de Philippe Zdar (figure de la French Touch décédé en 2019). Ou encore, le titre « Je t'aime » fait se mêler les voix d'Oxmo Puccino et celles d'Amadou et Mariam, et trois semaines après le décès d'Amadou Bagayoko, la vibration joyeuse résonne avec force.
Pour Totem, outre Fatoumata Diawara, Oxmo Puccino ou Seu Jorge, -M- a convoqué de nouveaux artistes comme le Canadien Patrick Watson, l’Ivoirien Tiken Jah Fakoly, la Béninoise Angélique Kidjo, ou encore le jeune prodige d’origine camerounaise, Yamê.
Et les douze titres de cet album qui métisse les musiques et qui est comme un trait d'union entre la France et le Mali, entre les différentes musiques, entre les vivants et les morts, célèbrent la force vitale et créatrice.
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