Avec «Fuji», Adekunle Gold revisite le Nigeria des années 1970

Pour son retour, la star de l'afropop nigériane, Adekunle Gold, rend hommage à la musique fuji, celle qui a irrigué le patrimoine yoruba durant des décennies.

«Fuji», le nouvel album de la star nigériane Adekunle Gold. © DR

Qu'y a-t-il de commun entre une montagne japonaise et la musique des musulmans yoruba du Nigeria ? Rien, si ce n'est l'imagination débordante du musicien Ayinde Barrister. Impressionné par la musique « Were » que jouaient les artistes pour distraire les religieux yorubas pendant les fêtes du ramadan, il va en faire, dès les années 1960, un genre à part entière. Il le baptise « fuji » après avoir vu une publicité pour le tourisme au Japon. Le fuji va s'imposer rapidement comme une musique festive, rythmé et populaire dont Adekunle Gold fut un auditeur attentif durant sa jeunesse au point de l'intégrer dans son afropop actuelle.

Fuji est le cinquième album d'Adekunle Gold qui, à presque quarante ans, est considéré comme l'un des pionniers de l'afropop. Sa carrière a démarré en 2015. Et s'il n'a jamais eu la notoriété d'un Davido ou d'un Rema, c'est peut-être en raison de choix artistiques très affirmés. Adekunle Gold s'ancre dans le patrimoine musical nigérian, mais aussi africain. À ce titre, il a invité le Soweto Gospel Choir sur un titre ainsi que les porte-drapeaux de l'afrobeats comme Lojay et Davido.