Marie-Josée Ifoku: «Notre vision: donner naissance à une nouvelle république»
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Toute cette semaine, RFI donne la parole aux candidats à la présidentielle du 20 décembre prochain en République Démocratique du Congo. Marie-Josée Ifoku est originaire de la province de la Tshuapa, dont elle a été vice-gouverneure et gouverneure. Déjà candidate en 2018, elle revient dans la course à la présidentielle pour, dit-elle, créer une rupture avec le système de prédation dont sont victimes les Congolais.

RFI : Pourquoi êtes-vous candidate à la prochaine élection présidentielle ?
Marie-Josée Ifoku : Je brigue la magistrature suprême pour la simple et bonne raison que j’ai fait un constat amer, c’est que le pays est mourant et qu’il fallait prendre le courage de l’enterrer nous-mêmes et de donner naissance à une nouvelle république puisque nous avons constaté que, depuis que nous sommes nés État indépendant du Congo (nom donné au pays quand il était considéré comme « propriété du roi des Belges » entre 1885 à 1908), en passant par l’Indépendance jusqu’à aujourd’hui, la classe politique s’est transformée en prédateurs. C’est cela qui détruit tout et c’est cela qui empêche le pays d’aller de l’avant.
Alors quels devraient être, selon vous, les chantiers prioritaires du prochain chef de l’État ?
Ayant constaté, justement, que la classe politique est malade, nous, nous avons mis en exergue l’Homme congolais. C’est notre plus grand chantier. La première ressource que le Congo a, c’est le Congolais. Donc, nous voulons travailler au niveau de l’éducation, l’éducation classique, l’éducation en termes d’éthique, l’éducation professionnelle, métiers... Nous voulons redonner la valeur à l’Homme congolais et ce n’est qu’à travers l’éducation. Le plus grand chantier, pour nous, ça sera l’Homme congolais, de 0 à 77 ans. Travailler à 360 degrés sur l’Homme congolais. Comme cela, nous aurons toutes les chances d’avoir une nouvelle classe politique.
Et sur ce sujet prioritaire, comment comptez-vous vous y prendre ?
Tout un programme est mis en place pour nous à travers, d’abord, je vous ai dit, l’éducation classique. Nous voulons changer complètement l’éducation classique. Il va falloir que, quand un Congolais a fini ses études, de manière culturelle, il maîtrise au moins deux langues nationales. Et ensuite avoir un programme qui lui permet directement de travailler avec ces richesses naturelles. Tout le programme, que ça soit au niveau secondaire jusqu’à l’université, visera à avoir beaucoup d’ingénieurs au Congo puisque nous avons trop de richesses pour ne pas pouvoir manipuler ces richesses-là et laisser les autres le faire. Nous devons produire des Congolais qui ont la capacité de le faire. Il y a un programme au niveau de l’infrastructure de base d’abord, qui est l’éducation, donc la construction des écoles, la construction des universités... Sans parler de l’infrastructure de base de manière générale pour permettre au pays d’aller de l’avant, je parle de l’électricité, de l’eau potable, des routes pour pouvoir relier les provinces... je parle aussi de la construction des écoles. Et ces écoles vont fonctionner de manière classique dans l’avant-midi et dans l’après-midi. Ça deviendra toute une machine pour permettre aux adultes ou à d’autres jeunes qui n’ont pas pu aller à l’école de retourner à l’école et leur apprendre des métiers, leur apprendre l’éthique, leur apprendre à aimer leur pays, leur apprendre aussi le patriotisme... Donc, c’est à travers ces structures-là que nous allons pouvoir permettre aux Congolais d’être instruits, d’être éduqués, d’être renouvelés dans leur intelligence afin de nous permettre de donner naissance à une nouvelle république. Parce que c’est cela notre vision : donner naissance à une nouvelle république.
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