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Série «Ralentir»: année de césure pour les étudiants

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Ce matin, focus sur les années de césure pour les étudiants : besoin d'un break, pour se réorienter, pour voyager, quelles que soient les raisons, les années de césure sont plus acceptées que par le passé. Permises par les universités quand elles sont motivées. L'année de césure dans le parcours universitaire est souvent la première pause dans une vie. 

L'aéroport Roissy Charles-de-Gaulle, près de Paris. (Image d'illustration)
L'aéroport Roissy Charles-de-Gaulle, près de Paris. (Image d'illustration) AFP - THIBAUD MORITZ
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Par Vanessa Descouraux  

Elisa fait le tour de son chez-elle ou presque, l'endroit où elle passe de longues journées depuis un an et ce n'est pas à la fac, c'est à la Fage, le syndicat étudiant pour lequel elle met en pause ses études de médecine : « Qu'est-ce qui a changé ? Le droit de voir autre chose ».

Elisa fait une pause en 6e année de médecine

Elisa fait une pause à la 6ᵉ année, c'est rare à ce moment de ce cursus pour un engagement syndical et associatif. « Il n'y a pas de soucis. En fait, il faut accepter de se dire que parfois, on a besoin de faire cette année-là et, souvent, on le sent au fond de soi et juste, on a peur d'y aller parce qu’il y a tous ces freins sociaux, parfois familiaux, amicaux. Mais des fois, il faut savoir s'écouter aussi et un petit peu s'arrêter et savoir regarder objectivement là où on a envie d'aller et parfois prendre un chemin un petit peu atypique. C'est intéressant, même si on sait où on va. »

Elisa a réajusté son projet professionnel, elle ne veut plus être médecin généraliste, mais veut désormais travailler en santé publique. 

Romane, en licence d'histoire, se lance dans un voyage

« Je m’appelle Romane, j'ai 20 ans, je suis en licence d'histoire à Paris. » L'histoire aujourd'hui, mais avant son break, la toujours bonne élève Romane suivait une double licence droite et économie. Quand elle reçoit son emploi du temps pour l'année suivante, elle réalise : fausse route : « Ma mère l'a très bien pris, mais parce que donc elle avait aussi fait une réorientation à 30 ans et mon père un peu moins bien. Mais en soi, ça allait juste. Il me faisait des petites remarques comme quoi, il voulait quand même que je reprenne mes études à un moment. Ce qui dans tous les cas était le cas. Enfin surtout, j'ai toujours été très studieuse. Du coup, je pense qu'il n'avait pas de doute sur le fait que j'allais reprendre des études. »

Romane se lance dans un voyage. Quasiment un semestre passé en Asie du Sud-Est, puis au Mexique et Cuba : « Au début, quand j'ai décidé de faire ma pause, je me sentais très en décalage parce que tout mon entourage fait des études et ne fait pas de pause. Mais finalement, quand j'ai voyagé et que j'ai découvert qu'il y avait plein de gens qui faisaient ça, je me sentais très anormale. »

Romane s’est sentie chanceuse d'avoir cette opportunité : « Oui, oui, de partir toute seule comme ça, dans un pays dont tu ne parles pas la langue, où tu ne connais personne avec juste ton sac à dos et où tu n'as rien de prévu. Forcément, il faut être courageux, oui. » Romane a financé une grande partie de son voyage en travaillant plusieurs mois comme serveuse dans un café de son Montmartre natal.

Matthieu et Alexandra, un break à l'autre bout de la planète

Matthieu et Alexandra, 23 ans, en passent, eux aussi, par là, mais à l'autre bout de la planète. Le nord de l'Australie, et l'accent pas le plus aisé de la langue anglaise qu'ils sont venus perfectionner à Sydney puis Darwin. Alexandra, 23 ans, interrompt ses études en ressources humaines, Matthieu, 25 ans, lui en transports et logistique : « On apprend à se découvrir soi-même, à savoir où sont nos limites, quelles sont nos capacités et ce qu'on est prêt à faire après pour le futur. » Et ça, les études, elles n'apprennent pas ça. Pour Alexandra, pas vraiment.

« Quand on est dans les études, on ne voit pas forcément l'intérêt de pourquoi on le fait. Du coup, maintenant, je vois et je comprends pourquoi il faut faire des études si on veut avoir des bons métiers. Mais ça passe par là. Quand on va reprendre, on sait pourquoi on le fait, on sait ce que ça va nous apporter », explique Matthieu.

Le jeune couple est censé reprendre les études à la rentrée, après des vacances avec la famille, mais une 2ᵉ année de break est plus que jamais envisagée. 

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