D'une ville péninsule (Conakry) aux villes qui ne meurent jamais (Beyrouth), la route passe aussi par Addis, Kingston, Bogota. Bon voyage !

Comme tous les mois, Sophian Fanen propose 5 nouveautés :
- Ata Kak, Batakari, tiré de l'album Batakari (Awesome Tapes from Africa, 2025)
- Sister Nancy, Armageddon, tiré de l'album Armageddon (Ariwa Sounds, 2025)
- Yasmine Hamdan, Shadia, tiré de l'album I Remember I Forget (Hamdanistan/Kwaidan Records, 2025)
- Mulatu Astatke, Kulun, tiré de l'album Mulatu Plays Mulatu (Strut Records, 2025)
- Lucas Hill, Madrugada, tiré de l'album El sol sale también (Polen Records, 2025).
Puis la #SessionLive reçoit Kaabi Kouyaté pour la sortie de Tribute to Kandia.

Sory Kandia Kouyaté (1933-1977) fut «La voix» de la Guinée indépendante. Descendant de Balla Fasséké Kouyaté, l’illustre «djeli» (détenteur de la tradition orale d’un peuple) de Soundiata Keïta, le fondateur de l’Empire du Mandingue, initié à la musique (notamment au ngoni) et à la complexe généalogie mandingue par son érudit de père, il rejoint très tôt la cour royale de Mamou où ses dons vont faire merveille.

C’est à ce baobab de la chanson guinéenne qu’un de ses fils, Kabiné Kandia Kouyaté, alias Kaabi, consacre cet hommage.
Un projet suscité par le réalisateur Laurent Chevallier qui réalisa «La Trace de Kandia», dans lequel Kaabi revenait en Guinée sur les traces de son père, à la rencontre des lieux et témoins de sa légende.
Par le choix du répertoire, cet hommage rend compte de la géographie mentale de Sory Kandia Kouyaté, de son insertion dans la chanson de geste griotique mandingue Contemporanéiser un patrimoine : tel était l’objectif que s’assignait Sory Kandia Kouyaté.

C’est dans le même esprit que Kaabi a œuvré, lui qui avoue avoir eu besoin de temps pour comprendre l’envergure d’un tel legs. Fort de ce bagage, il s’est donc entouré d’un équipage ad hoc. Des fidèles comme Badje Tounkara (ngoni), Ballaké Sissoko (kora), Lansine Kouyaté (balafon) ou des invités sachant combien l’on ne pénètre dans la musique mandingue qu’avec tact et d’humilité, à l’instar d’un Jean-Philippe Rykiel, familier des musiciens africains, dont le piano prend ses quartiers dans la savane. La présence de la chanteuse Aminata Camara, qui fut choriste de son père, symbolisant comme un passage de témoin. Encore que le plus fascinant dans cet album est la voix de Kaabi, dont le timbre, les modulations, les inflexions, facétie de l’ADN, font écho de façon si troublante à celle du plus célèbre griot de la Guinée. (D’après Frank Tenaille).

Titres interprétés au grand studio
- Mobalou Live RFI
- Wamiyo, extrait CD
- N'na Yafa Live RFI
Line Up : Kaabi Kouyaté (chant), Jean-Philippe Rykiel (Piano), Chérif Soumano (Kora) & Youssouf Diabaté (Ngoni).
Son : Benoît Letirant, Mathias Taylor.
RFI Vidéos : Christophe Valette, Dominique Fiant et Cyril Etienne.
► Album Tribute to Kandia (Buda Musique / Socadisc 2025).
Kaabi Kouyaté à lire sur RFI Musique
Sory Kandia Kouyaté à lire sur RFI Musique.
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