Politique, le choix de la semaine

Candidats LR: à droite toute!

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Ils sont cinq à se rêver en candidat de la droite pour l’élection présidentielle 2022 et il ne leur reste que quelques jours pour tenter de faire la différence. À partir de mercredi 1er décembre, les près de 150 000 adhérents du parti Les Républicains pourront voter pour départager Michel Barnier, Xavier Bertrand, Eric Ciotti, Philippe Juvin et Valérie Pécresse. Ces dernières semaines, les cinq candidats ont rivalisé de propositions et de phrases choc en matière d’immigration et de sécurité, notamment lors des débats télévisés qui les ont opposés. Pourquoi cette surenchère sur les questions régaliennes ? 

Les candidats à la primaire Les Républicains (de gauche à droite) Michel Barnier, Valérie Pécresse, Eric Ciotti, Xavier Bertrand et Philippe Juvin, dimanche 21 novembre 2021, avant leur troisième débat télévisé.
Les candidats à la primaire Les Républicains (de gauche à droite) Michel Barnier, Valérie Pécresse, Eric Ciotti, Xavier Bertrand et Philippe Juvin, dimanche 21 novembre 2021, avant leur troisième débat télévisé. © Julien de Rosa / AFP
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Tout d'abord, cette droitisation est logique. Les primaires ont souvent pour effet de radicaliser les débats. En plus, contrairement à 2016, ce sont cette fois-ci les seuls adhérents LR qui choisissent leur champion pour 2022. Et ces militants sont réputés plus à droite que leurs élus. Alors pour plaire à ce noyau dur, pas question de paraître laxiste. 

C’est la faute aux médias, rétorque-t-on dans les différentes écuries. Les candidats « répondent aux questions des journalistes », se défend avec un peu de mauvaise foi une députée proche de Michel Barnier.

Zemmour en embuscade

La droite réagit aussi à la concurrence, depuis la rentrée, du polémiste d’extrême droite, Eric Zemmour.« Zemmour veut faire une fusion-acquisition de Marine Le Pen et de l’ancien RPR [ancêtre de LR] », nous affirmait en septembre déjà un cadre du parti. Pour la droite, il faut donc être présent sur ce terrain pour ne pas en perdre. La participation, dans la course à l’investiture LR, du très droitier Eric Ciotti permet d’ailleurs de garder dans la bergerie les militants qui seraient tentés par le polémiste.

Marine Le Pen, quant à elle, fanfaronne. « Ils ont repris mes propositions en copié-collé », dixit la candidate d’extrême droite. « Avant on nous disait qu’on courait derrière le RN, maintenant c’est derrière Zemmour, y’en a marre, nous sommes actifs sur ces thématiques depuis des années », s’insurge Brigitte Kuster, porte-parole de Michel Barnier. Il est vrai qu’en 2016 Nicolas Sarkozy ou François Fillon parlaient déjà d'instaurer des quotas migratoires ou de limiter le regroupement familial.

Trop à droite?

La gauche, elle, dénonce une « zemmourisation » des esprits. Certaines figures de droite aussi ont fait entendre leur voix critique. Comme Renaud Muselier, président de région dans le sud-est, pour qui LR a perdu sa boussole. « Ce sont des thématiques qui intéressent les Français et 2022 va se jouer sur le régalien », réplique un élu Les Républicains du Nord. « Sur l'écologie tout le monde est d’accord alors que sur l’immigration il y a clivage », estime-t-il. Au passage, cela permet de s'opposer à Emmanuel Macron.

Et puis il y a plusieurs temps dans une campagne : « d’abord on rassemble son camp, ensuite on parle aux Français », fait valoir ce proche de Xavier Bertrand. Après le 4 décembre, il faudra élargir à 100%. Et mettre de l'eau dans son vin.

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